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3DS

Pokémon Rubis Oméga

Développeur : Game Freak | Éditeur : Nintendo | Genre : Jeu de Rôle | Site web officiel
Sortie :🇪🇺 28/11/2014🇺🇸 21/11/2014🇯🇵 28/11/2014
Par roms2332, le mercredi 21 janvier 2015 à 19:39

Il aura fallu attendre 11 ans, mais ils sont enfin là ! Les remakes des versions Pokémon Rubis/Saphir, sortis initialement sur GBA, ont débarqué chez nous ce 28 novembre 2014. Si l'attente était moins grande que pour les opus X et Y sortis l'an dernier, il faut savoir que les opus Rubis et Saphir restent parmi les plus appréciés des fans. A défaut de proposer une aventure inédite, ces remakes Rubis Omega et Saphir Alpha (ROSA) constituent un lifting complet des jeux initiaux : il est enfin possible de traverser Hoenn en 3D, de retrouver une génération de Pokémon chère à beaucoup de joueurs, mais aussi de rêver et d'espérer les découvertes les plus folles. Qu'est-ce que GameFreak nous a réservé avec ces remakes ? A-t-on affaire à une simple mise à jour, ou à une vraie refonte proposant des nouveautés intéressantes et réservant quelques surprises ? Réponse... maintenant !

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La première nouveauté qui saute aux yeux, c'est évidemment la refonte d'Hoenn en 3D. La région est magnifique, le moteur graphique est très bien maîtrisé. Là où les versions X et Y faisaient office de test, on voit clairement que les versions ROSA sont plus jolies et plus fluides. Contours plus lisses, déplacements optimisés (il est désormais possible de se déplacer en analogique sans utiliser les rollers), effets de lumière très agréables (à la manière de X et Y, où l'herbe jouait beaucoup sur le charme de Kalos). Un petit bémol cependant : il y a désormais des zones fermées, contrairement aux versions GBA, où tout Hoenn pouvait être parcourue d'une traite sans temps de chargement. Ici, les villes et routes sont séparées de la même manière que lorsqu'on rentre dans une maison. C'est malgré tout compréhensible, quand on connaît la puissance de la 3DS mais aussi et surtout quand on a déjà expérimenté X et Y, et observé les baisses de framerate plutôt fréquentes.

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Plus en profondeur maintenant, au-delà de la refonte 3D, Hoenn est magnifique artistiquement, comme elle l'était déjà sur les versions GBA. Une étendue d'eau laissant place à l'exploration, une ville mystérieuse exclue de l'intrigue principale (Pacifiville), de nombreuses grottes et îles à découvrir et un agencement quasi-parfait des villes entre elles (le fait de commencer dans une zone plutôt confinée à l'ouest de la carte et ensuite de prendre le large vers la fin de l'aventure en naviguant sur la longue étendue d'eau). Tout est fait pour que le joueur soit en permanence ébloui et surpris par les décors et se pose la question, tout au long du jeu : «Tiens... je sens qu'il y a quelque chose de caché par ici ». La sensation d'exploration est au cœur de Hoenn, bien plus présente ici que dans Kalos, pour deux raisons : la présence d'un « postgame » beaucoup plus conséquent (nous y reviendrons), mais aussi le retour et l'ajout de nombreux lieux cachés comme les bases secrètes, le pilier céleste, les îles des trois golems, le retour de l'île du sud et de son thème sublime, ou encore la Grotte Tréfonds.

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Parlons maintenant de LA grande nouveauté du jeu et pas des moindres : le grand envol. Cette nouvelle fonction vous permet de survoler Hoenn à dos de Méga-Latios/Latias et d'atterrir sur n'importe quelle route/ville ! (chose qu'il est aussi possible de faire avec Vol, mais qui est beaucoup moins fun) Le thème musical joué lorsqu'on survole Hoenn est le plus bel ajout de ces remakes au niveau de la bande-son, et les sensations d'exploration et de liberté atteignent alors leur paroxysme : vous êtes le maître du monde, et rien ne vous arrête ! (à part quelques Nirondelle ou Baudrive, mais bon passons) Voilà les deux grandes caractéristiques de Hoenn : le mystère et la découverte. On ressent ces deux sentiments en permanence en parcourant Hoenn, que ça soit aux travers des villes, des routes, lors du grand envol, ou bien pendant le « post-game ». Nous reviendrons sur ces deux idées avec la bande-son, passons maintenant aux activités disponibles.

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Lavandia, ville plutôt secondaire dans les versions GBA, revient en force et est au centre de ces remakes. Alors que sur GBA la ville était banale (seulement un casino, une arène, et la boutique de Rodolf), ici elle est le centre de toutes les activités, comme l'était Illumis pour Kalos. Au menu : cantine, club des épreuves, ou encore massages. Si globalement, il y a moins de possibilités à Lavandia qu'à Illumis, les outils principaux pour les éleveurs ou les stratèges sont là, et c'est bien ce qui compte. Le jeu a généralement été moins axé sur les fonctions accessoires comme les vêtements ou le toilettage de Couafarel, ce qui en ravira certains. ROSA se voient aussi rognées d'une autre fonction très utile pour l'élevage stratégique : le safari des amis. Alors qu'il permettait d'obtenir des Métamorph à 2 ou 3 IV maximisés (ayant une valeur de 31) pour élever des Pokémon parfaits, sur ROSA il vous faudra soit les importer des versions X et Y, soit le faire à l'ancienne, c'est-à-dire espérer obtenir de bons IV en capturant des Pokémon sauvages ou en faisant éclore des oeufs, mais ça sera beaucoup plus long ! En dehors de ça, le Multi Exp, la Pierre Stase, le Nœud Destin, les objets Pouvoir, le Charme Chroma ou encore les hordes sont de retour dans ces versions, donc pas de changement majeur pour les stratèges ni pour les « shasseurs » (nom désignant les chasseurs de Pokémon shiny). Une seconde pension a même fait son apparition dans la dernière zone du jeu, ce qui permet d'optimiser ses élevages Pokémon.

Une des principales nouveautés de ces remakes est aussi l'apparition du Navi-Dex. Cet outil facilite considérablement la recherche de Pokémon. Concrètement, le changement est le suivant : la rareté propre à chaque Pokémon dans une zone a disparue, ou presque. Lorsque vous lancez le Navi-Dex, il vous affiche sur l'écran tactile les Pokémon présents dans la zone (si vous n'avez pas rencontré un des Pokémon de cette zone, il n'apparaît pas). Vous pouvez alors cliquer sur un des Pokémon afin de lancer une recherche. Au bout de quelques essais, un brin d'herbe bougera et si vous vous approchez lentement (une nouveauté qui vous permet de marcher à tâtons), vous rencontrerez le Pokémon en question. Le fait est que pour la première rencontre, il faudra faire comme avant : chercher pendant des heures (je pense notamment à Eoko). Mais une fois cette première rencontre passée, il est désormais très facile de retrouver le Pokémon recherché. L'intérêt principal de cet outil est évidemment de compléter plus facilement le Pokédex régional, mais pas seulement. Lorsque vous effectuez une recherche, le Navi-Dex vous informe sur la nature, l'objet tenu par le Pokémon mais aussi sur la somme de ses IV ! Ce qui veut dire qu'avant même le lancement du combat, vous savez exactement quel Pokémon vous allez capturer. Dit comme ça, l'intérêt stratégique paraît évident. Pourtant, il est difficile d'obtenir un Pokémon avec de très bons IV. Il faut pour cela effectuer des chaînes de rencontres (un peu à la façon du PokéRadar dans les versions Perle/Diamant/Platine et X/Y) pour augmenter ses chances. Seulement, par rapport au safari des amis où l'on avait un accès facile à des Métamorph à 2 ou 3 IV, ici l'espèce est ciblée et la capture est plus longue, donc c'est forcément moins intéressant. Les néophytes l'utiliseront à outrance, et les stratèges passeront leur chemin.

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Notons également l'apparition du Navi-Show, qui est une espèce de TV portable, nous informant sur tout ce qui se passe dans Hoenn. Son intérêt est en fait le partage via StreetPass de bases secrètes et de mirages, qui constituent les deux moyens de communication en dehors des échanges et combats classiques. Chaque base secrète peut être exportée via la génération d'un QR Code, qui devra être scanné sur une autre version (ou bien par StreetPass via le Navi-Show). La base reçue est alors installée à une position définie, et il est donc possible de la visiter. La customisation des bases secrètes a été accrue dans ces nouvelles versions : plus de décorations, l'apparition des sbires (on peut recruter des PNJ issus d'une base secrète partagée), ou encore les combats dans les bases secrètes. Les équipements s'achètent globalement à Poivressel, mais aussi à Nénucrique, ou encore à Cimetronelle (vous pouvez aussi en acquérir en capturant des drapeaux dans les bases secrètes des autres joueurs).

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En ce qui concerne les mirages, ils apparaissent au-dessus de Hoenn, et on peut les visiter en utilisant le grand envol. Ils se renouvellent via StreetPass, et il est possible grâce à eux de capturer toute un tas de Pokémon légendaires impossibles à trouver sur X et Y. Entre autres : Dialga, Paklia, Reshiram, Zekrom, Cresselia, Boréas, et j'en passe. Au final, il est possible de compléter le pokédex légendaire uniquement avec X/Y et ROSA (exclus évidemment les légendaires hors liste comme Jirachi, Mew, Celebi ou Keldeo). Dans la liste des légendaires nécessaires à l'obtention du Charme Chroma (objet permettant de tripler les chances de rencontrer un Pokémon Chromatique dans la nature) figure un petit nouveau, ce qui me permet de faire la transition avec la prochaine partie du test, qui va traiter du scénario.

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Ce dernier est fidèle à l'original globalement, mais est dynamisé par quelques ajouts sympathiques, comme l'intrigue sur les Méga-Evolutions. Pierre nous fait visiter l'île du Sud très tôt dans le jeu, suivi par l'obtention du Méga-Anneau ainsi que de la Latiosite/Latiasite. On redécouvre aussi le fil conducteur principal grâce à l'apparition des Primo-Résurgences, et leur histoire est mise en valeur tout au long du jeu. Les modifications scénaristiques sont vraiment très bonnes, et apportent un vrai plus au jeu. On redécouvre, sans jamais être lassé, des opus qui étaient déjà excellents. J'explique maintenant la fin du dernier paragraphe, puisque nous allons maintenant parler de l'ajout majeur dans le scénario : l'épisode Delta. C'est l'intrigue ajoutée en fin de jeu, qui est véritablement très bien menée et jouissive. Une météorite va se crasher sur Hoenn, et c'est durant cet épisode Delta que vous allez essayer de tout faire pour empêcher ce drame. Il se conclut par une scène d'anthologie : l'affrontement de Deoxys à dos de Méga-Rayquaza dans l'espace. Un rêve pour beaucoup d'entre nous, et enfin le moyen d'obtenir Deoxys légalement et sans événement. Le combat est épique, le fait de pouvoir aller encore plus loin que Hoenn est jouissif, et la musique de l'affrontement est juste géniale. Passons maintenant rapidement sur les éléments de X et Y qui sont de retour dans ROSA, avant de terminer ce test par l'analyse des musiques.

Dans ces remakes, on a évidemment le retour du PSS, interface en ligne apparue sur X et Y permettant d'interagir avec les autres joueurs via SpotPass. Au menu également : SPV et PokéRécré, proposant d'une part un outil formidable pour les stratèges, et d'autre part une activité annexe sympathique pour les joueurs ayant envie de diversifier leur façon de jouer à Pokémon. Les Méga-Evolutions sont évidemment présentes, avec tout une foulée de nouveaux Pokémon et de nouvelles pierres. Ci-dessous une vidéo présentant les nouvelles Méga-Evolutions :

Abordons maintenant le dernier point central dans le jeu : les musiques. Qu'on se le dise, la bande- son des opus originaux était géniale. Que ça soit sur les phases d'exploration ou bien pendant les combats, l'ambiance musicale est véritablement anthologique, et participe au moins à moitié dans la perception qu'ont les joueurs d'Hoenn. Les remix sur ROSA sont tous de très bonne qualité, accentuant majoritairement le côté léger de l'aventure, l'aspect 32 bits en moins. Revenons sur quelques thèmes signatures d'Hoenn, qui caractérisent la région.

Le premier thème d'anthologie est celui du Mont Mémoria. Traduisant à la fois la découverte de l'inconnu, et aussi l'aspect grandiose de Hoenn, il y a une dualité permanente entre les deux parties du thème. Cette musique se marie parfaitement avec l'environnement, puisque le Mont Mémoria est à la fois brumeux et surplombe Hoenn. Un sentiment particulier, et au-delà de ça, un thème musical de très bonne qualité.

Le second thème marquant dans ces remake est un thème plus que central, puisqu'il a été choisi pour la démo mais aussi pour la découverte de mirage lors du grand envol : c'est bien sûr le thème de l'épave/île du sud. Alors qu'il était en retrait sur les anciennes versions mais constituait vraiment l'essence du jeu, ici les développeurs ont fait le choix de le mettre largement en avant, et c'est tant mieux. Le thème a été globalement lissé et est plus calme que l'original, ce qui n'est pas plus mal. Un regret cependant, les notes qui faisaient vraiment partie de la sensation de découverte ont disparu, et même si l'ensemble est plus calme, le remix est appauvri par rapport à l'original. Les notes de piano magnifiques et la richesse présente sur le thème GBA ne sont plus là, ce qui est réellement dommage. Le thème reste quand même malgré tout, magnifique.

Le troisième thème, et premier véritable nouvel élément musical de ces versions 3D, est celui du grand envol. Il vole complètement la vedette à cette nouvelle version du thème de l'île du sud, et est une vrai bouchée d'air frais. Il existe deux versions, une pour la nuit l'autre pour le jour. Les deux sont sublimes, et le fait de les écouter vers la fin du jeu donne un second souffle. Véritablement la meilleure nouvelle piste sur ces opus.

Le quatrième thème notable est celui de la grotte des golems, le thème le plus mystérieux de ces remakes. Pas de changement majeur entre la version originale et le remix, et c'est tant mieux. L'énigme des golems en elle-même est déstabilisante, dans le sens où elle change complètement des habitudes de Pokémon. C'est un vrai plongeon dans l'inconnu, et passer des heures à réfléchir et à écouter ce thème est réellement plaisant et étrange à la fois. Un lieu unique pour une sensation unique.

Le dernier thème remarquable et pas des moindres, c'est celui qui se démarque au niveau des affrontements : le thème du combat contre Deoxys. Epique, c'est le mot qui convient. A dos de Mega-Rayquaza, dans l'espace, à la toute fin de jeu, face à un Pokémon jusqu'à maintenant impossible à capturer, je vous laisse imaginer l'impression. Ce thème est un parfait épilogue à cette aventure folle, pleine de rebondissements. Deoxys constitue une sorte de Graal, et c'est véritablement en tremblant que l'on aborde ce combat final.

Les Plus

+ Hoenn
+ Non, vraiment, Hoenn
+ Le grand envol
+ La bande son, remix de qualité
+ Remake de jeux déjà excellents

Les Moins

Le remix du thème de l'île du sud (il fallait bien trouver quelque chose)

Graphismes 19/20

Le moteur est le même que celui de X et Y, mais est mieux maîtrisé. Hoenn en 3D est parfaite, la survoler est jouissif, et parcourir les étendues d'eau l'est tout autant.

Jouabilité 19/20

Du Pokémon, pur et dur. Un petit moins pour la disparition du safari des amis, mais globalement ça reste très bon, et le système de combat est parfaitement installé. Des nouvelles Méga-Evolutions et le Navi-Dex pour améliorer une jouabilité déjà très bonne sur X et Y.

Durée de vie 20/20

Là où X et Y péchaient par un « postgame » trop faiblard, ici ROSA corrigent totalement le tir, avec en plus un épisode scénaristique inédit, et de qualité.

Bande son 18/20

2 points de moins pour le thème de l'île du sud qui était quand même ultra central dans cette aventure d'exploration. Sinon, c'est parfait. De quoi écouter une OST entière d'une traite.

Scénario -/20

Malgré l'ajout de l'épisode Delta, le scénario passe totalement au second plan, en comparaison au système de jeu et à l'ambiance qui prennent vraiment le dessus sur tout le reste. Ce qui n'empêche pas que le scénario soit très bon également.

Verdict

Ça a été dur de ne pas mettre 20, vraiment. En essayant de passer outre le « fanboyisme » et l'attachement à Pokémon, même avec ça, les jeux restent excellents. Ce qu'il faut retenir de ces versions, c'est véritablement l'exploration : le grand envol, les mirages, la refonte 3D de Hoenn. Au diable la stratégie et la chasse aux Pokémon chromatiques, ROSA proposent un terrain de jeu phénoménal, impossible de passer à côté. Faites le tour d'Hoenn une dizaine de fois, et ressentez,cette sensation de n'avoir pas tout découvert, d'avoir quelque part un Pokémon inconnu qui vous attend, d'avoir en permanence la possibilité de surplomber cette région magnifique et de pouvoir s'envoler, vers d'autres horizons. C'est le moment : néophyte ou pas, si vous comptez acheter un opus de la saga Pokémon, si vous devez n'en choisir qu'un, prenez celui-là.

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