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Switch

Darksiders Genesis

Développeur : Airship Syndicate | Éditeur : THQ Nordic | Genre : Hack'n Slash/RPG/Action/Aventure | Site web officiel | Physique et numérique
Sortie :🇪🇺 14/02/2020 | Multijoueur : 2 joueurs en local, 2 joueurs en ligne
Par Slippy, le jeudi 10 novembre 2022 à 16:56

Alors que les possesseurs de Switch attendaient plutôt le portage du 3ᵉ opus de la série Darksiders, c’est finalement un spin-off qui arrive sur la console hybride. Très différent des volets 1 et 2, Darksiders Genesis est pourtant un des chapitres les plus intéressants de l’histoire de la saga.

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L’histoire de Darksiders est liée à Joe Madureira, un dessinateur de comics de métier, et qui commence à travailler pour l’industrie des jeux vidéo en créant son studio : Vigil Games. Malheureusement l’aventure sera éphémère, la société mère THQ qui avait acquis Vigil Games fait faillite et aucune autre entreprise ne reprend le studio qui aura quand même eu le temps de produire les deux premiers Darksiders.
Finalement certains employés de Vigil Games partiront sous d’autres cieux (GunFires Games qui développera Darksiders 3), tandis que d’autres ont rejoint Airship Syndicate, le studio fondé en 2015 par Joe Madureira.

Portée par une réalisation atypique, la licence Darksiders a su se démarquer par un gameplay différent dans chaque opus ; ça sera également le cas pour Genesis qui est, pour le coup, très différent de ses précédecceurs. En effet le jeu s’apparente à un Diablo like avec une caméra bien au-dessus du personnage et un titre en 3D isométrique (Les 3 autres Darksiders sont en full 3D).
Le titre est composé d'une quinzaine de niveaux, ce n’est donc plus un monde ouvert ou semi-ouvert comme c'était le cas dans les opus précédents.

Avant de rentrer dans les détails, l’impression qui ressort en premier lieu quand on joue à Darksiders Genesis est celle que Airship Syndicate a tout fait pour satisfaire les fans de la franchise. À travers l’expérience de jeu procurée, on sent bien que Joe Madurera, le créateur de Darksiders, a voulu peaufiner son jeu dans les moindres détails. Même si le soft n’est pas exempt de défauts, on ne pourra pas reprocher aux développeurs d’avoir négligé ou défiguré la saga.

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D’ailleurs visuellement le jeu est relativement attrayant, on se croirait dans un RPG à l’ancienne tout en étant moderne comme Diablo 3, Divinity Original Sin 2, ou plus récemment Hades ou encore Disco Elysium.
Néanmoins « l’esprit » Darksiders est bien présent, que ce soit dans le design des personnages, du bestiaire ou des différents décors, on sent immédiatement la « patte » Joe Madureira qui a toujours conféré à la licence un cachet unique.

Les environnements sont très variés (désert, marais, donjons, etc.) et les niveaux de taille conséquente. Comme dans tous les Darksiders vous allez apprendre de nouveaux mouvements ou pouvoirs qui vont vous permettre d’accéder à d’autres parties des niveaux.
Les développeurs ont fait le choix, très discutable, de ne pas masquer les éléments du décor en premier plan. Les personnages sont tout de même visibles (en silhouette et en surbrillance) mais bon nombre de joueurs auraient préféré l’inverse. En effet, ces éléments en premier plan gâchent souvent l’action.
Nous n’avons pas de données chiffrées pour qualifier la résolution de l’image. Darksiders Genesis étant sorti sur plusieurs plateformes, la résolution oscille entre 720p et 1080p selon le support, avec une fréquence d'images par seconde comprise entre 30 à 60.
Sur Switch, les concepteurs ont dû faire des concessions pour que le titre tourne aussi bien que sur les consoles concurrentes. Cela se traduit entre autres par des textures plus faibles ou des effets visuels moins détaillés.

Dans l’ensemble Genesis s’en tire avec les honneurs, le style graphique en vue isométrique convient tout à fait à la licence, même s’il ne conviendra pas à tous. On retrouve l’ADN de la saga, une atmosphère inspirée de l’Apocalyspe, des graphismes plutôt sombres, mais des environnements riches et diversifiés.

Scénaristiquement parlant, Darksiders Genesis est un spin off (série dérivée créée à partir de la licence à succès) qui se déroule avant le tout premier opus. Le joueur incarne, pour la première fois, Strife (Discorde en français) un des chevaliers de l’apocalypse mais aussi War (Guerre). Les deux comparses devront affronter Lucifer et ses sbires qui menacent l’équilibre des mondes.
War et Strife sont deux personnalités complètement différentes. War est loyal, sérieux et discipliné tandis que Strife est plutôt le contraire, leurs dialogues et leur opposition s’avèrent souvent cocasses.
Introduit pour la première fois dans la saga, Strife aura sans doute les faveurs des joueurs par son style et sa décontraction. C’est le personnage « fort »  dans cet opus. Les habitués de la série retrouveront des protagonistes secondaires et habituels de la série comme le sempiternel marchand sadique Vulgrim.

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Si les deux complices sont très différents quant à leur caractère, ils seront vraiment très complémentaires et indissociables au niveau du gameplay. C’est sur ce point que le titre tire son épingle du jeu.
Bien que le jeu soit un hack and slash, le gameplay est très varié. War et Strife devront utiliser leurs spécificités pour résoudre des énigmes ou terrasser les ennemis.

War utilise la force brute et sa grosse épée, tandis que Strife est un adepte des pistolets. Après avoir tiré assez longtemps sur des ennemis, ce dernier va se retrouver sous l’influence d’enchaînement. Cette altération d’état temporaire va lui permettre de tirer très vite avec ses munitions normales, mais aussi d’activer un passif d’enchaînement propre à chaque type de munition utilisé.
À la mort d’un ennemi, il est possible que des orbes tombent au sol :
Orbe vert : vous redonne de la santé,
Orbe jaune : vous redonne du courroux,
Orbe bleu : ce sont des âmes, servant principalement de monnaie,
Orbe violet : ce sont des caisses de munitions pour Discorde.

Les deux personnages ont des coups en commun comme la ruée ou l’exécution. La ruée vous permet d’esquiver et de vous replacer, alors que l’exécution vous donne l’opportunité d’achever en beauté et en toute impunité un ennemi blessé au milieu de ses comparses. Un point rouge au-dessus de l’ennemi indique s’il est possible de l’exécuter ou non. Lors d’une ruée vous devenez vulnérable un tout petit moment à son lancement. A contrario, vous êtes invulnérable tout au long d’une exécution.
Comme dans tous les Darksiders, vous pourrez vous transformer, au bout d’un certain nombre d’ennemis vaincus, sous votre forme démoniaque qui décuple vos forces. Guerre et Discorde ont également chacun leur monture qui leur permet de parcourir de vastes distances rapidement mais qui sont inutilisables dans les endroits confinés.

Certaines aptitudes sont propres à chaque personnage, par exemple War peut utiliser une capacité qui permet de créer une téléportation sur une surface bien précise tandis que Strife peut, lui, utiliser un grappin.

Chaque personnage dispose de compétences de courroux qui lui sont propres. Utiliser une compétence de courroux consomme une barre de jauge de courroux. Les compétences de courroux sont souvent très puissantes et vous permettent de sortir de situations délicates.

Il va donc vous falloir changer souvent de personnage en fonction des situations, ou jouer en coopération. Chacun aura alors son rôle à jouer.
La liste des attaques (natives et à acheter) est aussi très fournie, mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter l’assimilation du gameplay se fait en douceur et graduellement.
Les compétences acquises permettent de revenir dans les premiers niveaux et de découvrir des parties inexplorées. Car oui, Darksiders Genesis n’est pas un monde ouvert, toutefois les niveaux sont habilement construits et vous incitent vraiment à l’exploration.
En effet les cartes regorgent de coffres à ouvrir mais également d’objets à collecter qui sont utiles votre progression. C’est sans doute la force de Genesis, la recherche des trésors n’est jamais fastidieuse, bien au contraire, on prend plaisir à débusquer tous les objets disséminés ici ou là.
Votre périple est divisé en quêtes principales avec des objectifs obligatoires, mais aussi énormément de quêtes facultatives qui vous octroient des bonus (items, orbes) non négligeables pour votre mission.

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Le jeu a un côté RPG peu développé mais intéressant. Vous disposez d’un arbre de talents commun aux deux personnages.
Les cœurs de créatures vous permettront d’assembler votre arbre de talents. Chaque créature est susceptible de lâcher son cœur, et chaque type de créature aura un cœur avec un passif unique lié à la créature en question. Ramasser les cœurs est très important. En effet, plus vous aurez de cœurs du même type et plus son niveau va augmenter, améliorant de ce fait la puissance de son passif (nos 3 statistiques : attaques, courroux, santé).

Le menu des Cœurs de créature se présente donc sous forme d’arbre, sa racine étant au centre en haut. C’est ici que vous allez pouvoir personnaliser votre duo avec une multitude de cœurs ramassés ou achetés durant l’aventure. Afin de fonctionner, les emplacements utilisés doivent être reliés d’une manière ou d’une autre à la racine de l’arbre. Bien que vous puissiez placer n’importe quel cœur dans n’importe quel emplacement (sauf les cœurs de boss qui ont des emplacements attitrés), il existe tout de même deux grosses subtilités qui sont à prendre en compte si vous souhaitez optimiser votre arbre : le type de cœur et son niveau.
Il vous faudra certainement un peu de temps pour comprendre le mécanisme de cet arbre, mais ce système ingénieux permet plusieurs possibilités, vous pouvez avantager un personnage au lieu d’un autre, ou privilégier une stat (avoir plus de points de santé ou d’attaque). Le plus judicieux reste d’optimiser ses cœurs afin d’avoir deux personnages de même niveau.
Notons que contrairement à Darksiders 2 il n’y a pas d’armes ou équipements à collectionner

Le gameplay, avec un panel de coups riche, n’est pas exempt de défauts. La gestion des sauts est parfois hasardeuse, la faute au style graphique en 3D isométrique. La caméra n’étant pas derrière le héros, on a parfois du mal à évaluer nos élans.
Quand on lance le jeu un message d’information nous incite à jouer avec une manette ! Effectivement la manette pro est, une nouvelle fois, plus appropriée pour ce jeu.
La jouabilité repose en grande partie sur les menus radiants (menu qui se déroule avec les sticks analogiques). Les sticks des Joy-Cons sont petits et peu pratiques, ces derniers ne sont pas assez précis et il arrivera souvent, dans le feu de l’action, de se tromper de commande.
Mis à part ces quelques inconvénients la jouabilité procure de bonnes sensations, la montée en puissance de vos deux chevaliers est très satisfaisante. Lorsqu’on joue en solo, le fait de passer d’un personnage à l’autre est rapide et simple, une touche suffit.

Pour la première fois dans la série, le jeu peut se jouer en coopération sur le même écran, en local. L’expérience est d’ailleurs très grisante.
Si vous avez un ami qui possède également Darksiders Genesis vous pourrez également jouer avec lui en ligne. Dommage qu’on ne puisse pas jouer avec une personne au hasard online.
De doute manière le vocal étant absent sur le service Nintendo Online, les deux joueurs ne peuvent pas communiquer et l’intérêt de jouer en coopération en ligne est donc réduit.

Les Plus

+ L'ambiance Darksiders
+ La réalisation, la bande-son
+ Le gameplay riche, la complémentarité de Guerre et Discorde
+ Le mode deux joueurs

Les Moins

Gestion des sauts
Les décors non cachés au premier plan
On ne peut pas jouer avec un joueur au hasard en ligne, seulement des amis
Pas de cross-plateforme

Graphismes 15/20

Si le style de jeu est différent, on reconnaît dès les premiers instants la direction artistique particulière de la licence. Avec un level design peaufiné et des environnements enchanteurs, Darksiders Genesis est visuellement très réussi. Cependant il faut avouer que la version Switch est en retrait, et que, parfois, les décors en premier plan gênent considérablement l’action.

Jouabilité 15/20

Vos deux chevaliers sont polyvalents, la palette de coups est importante, mais tout s’acquiert progressivement. La véritable force du jeu, c’est que vos personnages sont vraiment complémentaires. Seul bémol, la gestion des sauts est délicate car le joueur ne peut pas déplacer la caméra. Il vaut également mieux bannir les Joy-Cons (aux sticks imprécis) au profit d’une manette Pro.

Durée de vie 15/20

15 grands niveaux vous attendent. En ligne droite le jeu se termine en une quinzaine d’heures, mais finir complètement le titre (coffres à découvrir, items à récupérer, missions secondaires) vous demandera bien le double. Le jeu est vraiment à essayer en coopération, cela donne une nouvelle dimension d’entraide et de complicité rarement atteinte dans un jeu vidéo.

Bande son 16/20

De très belles envolées symphoniques vont vous accompagner lors de votre périple. Le jeu est entièrement doublé en français, aucune fausse note sur ce sujet !

Scénario 14/20

Assez minimaliste, cependant les cut-scenes sont intéressantes à suivre. L’attractivité de l’histoire est en grande partie due au personnage de Discorde qu’on découvre pour la première fois dans la saga.

Verdict

Si vous aimez un tant soit peu la licence Darksiders, ce spin-off, même différent des autres opus, est à découvrir. Dans ce hack and slash on retrouve toute l'essence de la série : le mélange d'action et d'énigmes enrobées par une belle réalisation générale. La version Switch s'en tire avec les honneurs, même si elle s'avère visuellement plus faible que les autres. Le mode coopération est une merveille.

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