Revêtir l’armure de l’armée sparte et combattre des centaines de Romains, c’est ce que propose Spartan Total Warrior. Ce beat'em all permet en effet d’incarner un Spartiate. Entre faits historiques et mythologie, vous allez devoir, vous et vos alliés, lutter contre l’invasion romaine.
Spartan Total Warrior est un spin-off de la série de jeux vidéo de stratégie Total War. En effet, les développeurs anglais de Creative Assembly sont bien plus connus pour cette saga de jeux de stratégie que pour leur tentative d’incursion sur les consoles Nintendo. En effet hormis le titre concerné, ils ne produiront qu’un seul autre titre pour la DS, Sonic Collection, qui ne sera pas vraiment un succès critique.
En ce qui concerne Spartan Total Warrior, il est sorti uniquement sur les consoles de l’époque (GameCube, PS2 et Xbox) et propose un système de gameplay à la beat'em all avec des petites notions de RPG, notamment l’amélioration de votre avatar.
Vous voilà donc au cœur de la Grèce antique dans la peau d’un guerrier Spartiate pas comme les autres. Guidé par le dieu de la guerre Hadès, votre personnage va acquérir au fil de ses péripéties des pouvoirs surnaturels mais bien utiles pour terrasser les ennemis. Concernant le scénario, l’histoire commence lorsque l’empire romain, commandé par l’empereur Tibère, est au milieu de la conquête de la Grèce. La première mission est donc un face-à-face entre l’armée romaine, et quelques guerriers spartes en grande infériorité numérique supervisés par le roi Léonidas. Vous incarnez un guerrier anonyme qui pendant la bataille va entendre la voix d’Hadès, le dieu de la guerre, ce dernier va alors l’aider à se révéler. Vos pérégrinations vont vous mener à divers endroits, de Sparte à Athènes en passant par les ruines de Troie pour finir à Rome. Le scénario est fictif, il s’inspire de la bataille des Thermopyles (les Grecs contre les Perses), de la conquête de la Grèce par les Romains, et de la mythologie puisque de nombreux boss y font référence (le minotaure, l’hydre de Lerne et Medusa). Le récit se laisse suivre même s’il ne restera pas dans les mémoires.
Pour l’anecdote, les développeurs souhaitaient initialement développer un jeu Total War sur consoles, mais ils ont rapidement renoncé à cette idée puisque les consoles de l’époque n’étaient pas assez puissantes pour gérer des milliers d’unités en même temps, comme il était possible de le faire sur PC. Creative Assembly a donc opté pour un jeu d’action, au lieu d’un jeu de stratégie, avec des batailles en masse. La première mission vous met d'ailleurs dans l’ambiance puisque vous faites face à des centaines de Romains.
Concrètement sur GameCube, la réalisation est mi-figue mi-raisin ! D’un côté les environnements intérieurs et extérieurs font plutôt honneur à la machine de Nintendo, mais d’un autre côté le design des protagonistes est moyen et les cut-scenes qui utilisent le moteur du jeu sont de piètre qualité. D’une manière générale on ne peut pas vraiment dire que le titre se situe parmi les jeux les plus réussis visuellement sur GameCube. Cependant l’animation est fluide, même avec plusieurs dizaines de personnages à l’écran, et c’est plutôt plaisant à voir, les softs proposant ce style de spectacle ne sont pas courants sur cette console.
Concernant le gameplay, les premières missions font office de tutoriels. Ces derniers seront bien utiles car mine de rien, il y a un certain nombre d’actions possibles et tout assimiler prend du temps. De plus, la stratégie pour vaincre chaque type d’ennemis est différente. Par exemple pour le simple fantassin un coup d’épée est suffisant, mais pour un centurion, plus armé, il faudra contourner ses défenses et essayer de le prendre à revers avec une roulade qui sert de parade.
Concrètement le joueur est capable d’utiliser deux principaux types d’attaques ; une attaque simple qui endommage un ennemi et une attaque radiale qui endommage plusieurs ennemis. En face à face l’attaque simple est rapide et provoque plus de dégâts ; l’attaque radiale est plus lente et fait moins de dommages. Cette dernière est donc à utiliser pour vous extirper de la mêlée lorsque vous rencontrerez plusieurs unités qui veulent en découdre !
Un bouton est utilisé pour l’attaque simple, et un autre bouton pour lancer l’attaque radiale. Cependant, chaque attaque peut être modifiée d’une certaine façon. Par exemple, plutôt que d’utiliser l’arme principale du personnage, le joueur peut également se servir d’un bouclier, d’un arc ou d’un pouvoir magique.
Pour le côté RPG, votre personnage peut s’améliorer au gré des missions, tant concernant la santé, la force que la magie. Cette dernière est limitée par une jauge qui se régénère en tuant vos adversaires. Ces actions surnaturelles sont liées à l’arme que vous portez, par exemple l’épée pourra changer en pierre un ou plusieurs ennemis, tandis que les doubles lames foudroieront vos opposants d’un éclair divin. On peut noter que les développeurs ont essayé de diversifier le bestiaire, l’arsenal ainsi que le gameplay, mais comme dans de nombreux beat'em all l’action est relativement redondante. Les idées pour varier le gameplay se limitent à quelques phases de shoot.
Le plus gros problème de Spartan Total Warrior, c’est qu’on est rapidement dépassé par le nombre de combattants adverses. De ce fait on va toujours privilégier les armes à petite portée, comme l’épée, aux armes à deux mains, comme la lance, qui nécessite un délai pour être déployé. Ce délai est trop long et vous vous exposez au coup des belligérants qui ne vous feront pas de cadeau. De même les joueurs vont majoritairement utiliser l’attaque simple plutôt que l’attaque radiale, pour les mêmes raisons que celles citées précédemment. On se rend finalement compte qu’on mitraille toujours le même bouton, d’où un sentiment de lassitude. On dénote aussi des difficultés pour le ciblage avec l’arc. Heureusement les phases dans lesquelles ce dernier est obligatoire sont assez rares.
Le titre est vraiment difficile, surtout dans les modes de difficultés avancées. La barre de vie est souvent insuffisante pour supporter les nombreux coups reçus, et vos rivaux donnent rarement de la vie en mourant. Il y a bien quelques items, telles que des fontaines, qui permettent de remplir légèrement les jauges de vie et de magie lorsqu’on se tient à proximité, mais les ennemis peuvent toujours vous atteindre pendant ce temps-là, alors que vous devez rester immobiles ! C’est un brin frustrant. Les check points sont nombreux, heureusement, ce qui permet de ne pas recommencer depuis le début de la mission. Vous vous rendrez compte qu’on est souvent seul à se battre contre beaucoup d’ennemis, les grandes batailles avec des alliés en masse concernent uniquement quelques missions. Par ailleurs, ne comptez pas trop sur l’I.A alliée pour vous prêter moins forte, notamment pour les missions en binôme, votre partenaire n’est guère performant, et vous ferez presque tout le travail.
Avec une durée de vie estimée à une dizaine d’heures, le jeu se fait relativement rapidement. Cependant il n’y a pas de temps de mort pendant votre aventure. Les missions sont assez diversifiées, et on ne voit pas le temps passer. Il est toujours possible de rejouer au soft et d’essayer de compléter les objectifs secondaires.
Néanmoins un mode multijoueur manque cruellement, on aurait aimé avoir un mode coopération par exemple. Outre la quête solo, il y a le mode arène qui vous place comme son nom l’indique dans un amphithéâtre. Vous devrez alors affronter successivement des vagues d’ennemis, défoulant mais vite ennuyeux .
Un mot sur la bande-son, elle est signée Jeff Van Dyck, plutôt réputé pour son travail et notamment pour la série Total War. Les compositions sont variées avec des musiques épiques bien orchestrées. Van Dyck s’est essayé à plusieurs styles du classique, au rock ! Le doublage français est dans la moyenne, ni plus ni moins.
Les Plus
+ Certains décors extérieurs réussis
+ Gameplay grisant
Les Moins
– Faible durée de vie
– Pas de mode multijoueur
Graphismes 14/20
Du bon et du moins bon. Globalement les scènes extérieures sont bien réalisées, mais le design des personnages est moins réussi. On a vu mieux sur GameCube. Cependant on relève l’absence de défaillance technique comme le lag ou l’aliasing. Le titre sort du lot sur ces points.
Jouabilité 14/20
La jouabilité est bien ficelée, l’ergonomie de la manette GameCube est mise à profit. Le problème vient plutôt de la latence de certaines armes, et du surnombre des ennemis qui conduisent à privilégier les attaques simples et les armes rapides, d’où une certaine redondance dans le gameplay.
Durée de vie 13/20
Le titre se termine vite, seule la grande difficulté de certains passages vous fera un peu de résistance. On déplore l’absence d’un mode multijoueur qui aurait rajouté un peu de contenu. À la place on a le droit au mode arène qui a peu d’intérêt.
Bande son 14/20
Pour la plupart, les compositions agrémentent bien l’action.
Scénario 14/20
Fictif mais influencé par l’Histoire et la mythologie, le scénario est surtout prétexte à la rivalité contre les Romains et la croisade contre son empereur.
Verdict
Avec Spartan : Total Warrior, Creative Assembly a voulu développer un titre qui offre des séquences de combat en temps réel et des batailles épiques, une combinaison qui n'avait (encore) jamais été accomplie sur le plan technique sur cette génération de consoles. Concrètement le soft alterne le bon (agrément de jeu) et le moins bon (soucis de gameplay, graphismes des personnages et absence de multijoueur) ce qui l'empêche d'être le meilleur jeu dans sa catégorie. Si vous cherchez un bon exutoire Spartan : Total Warrior est fait pour vous !