Prologue
Et si finalement les jeux Rayman étaient devenus meilleurs que les jeux Mario ? Impensable il y a dix ans, mais aujourd’hui la balance a changé de camp. Ubisoft nous pond ici un chef-d’œuvre que l’on n’a pas vu dans un Mario depuis Super Mario Galaxy 2. Le développeur tient toutes ses promesses et bien plus encore que ce qu’on nous avait annoncé. Et si finalement, le jeu de plateforme 2D qui restera dans les annales de la Wii U pendant des années n’était autre que ce jeu. À vous de juger après lecture de ce test que nous introduirons par une petite bande-annonce.
TABLEAU I – Des graphismes époustouflants et un gameplay parfait
Si le gros défaut d’Origins était de proposer un gameplay complétement archaïque en son temps, Legends au contraire excelle dans cette catégorie. Ubisoft a pris des risques en voulant mettre le bouton de course sur la touche ZR/ZL et finalement la sauce marche encore mieux que si ça avait été le bouton B comme dans les autres jeux de plateforme. De plus, grâce à cela on peut utiliser 3 boutons en même temps : ZR – Z – A (course, attaque, saut) et cela de manière très simple. Ajoutez à cela une réactivité au millième de seconde et vous ne pourrez qu’être comblé. Mais la maniabilité de chaque personnage du jeu ne sera pas la même pour tous. Rayman aura une course vive mais des sauts plus lourds, Globox sera moins rapide en course mais pourra attaquer plus d’ennemis en une seule fois, Barbara aura des sauts gracieux mais courra moins vite que Rayman en raison de son armure. Les possibilités de gameplay sont nombreuses et Ubisoft nous montre que le jeu en a sous sa jaquette.
Un autre point qui va susciter chez vous de l’admiration : les arrières plans et la patte graphique de chaque niveau. Chaque niveau possède un level-design propre à lui et vous ne trouverez aucun niveau similaire dans la quarantaine de stages présents dans les 6 tableaux du jeu. Autant les arrières plans présents dans la démo sont sympathiques, autant ici ils ne pourront que vous éclater la rétine. D’ailleurs si vous regardez bien, un énorme clin d’œil à Disney se « cache » dans l’un des niveaux du jeu. Les premiers plans sont riches en petits détails. La modélisation des personnages, des boss, des monstres, des ptizètres, des lums… tout ce beau monde a bénéficié d’un lifting au peigne fin pour un rendu très propre. Même topos pour les animations… du grand art.
TABLEAU II – Une difficulté accrue et un Murphy maniable du bout des doigts
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Murphy, c’est un petit elfe vert que l’on doit diriger avec la fonctionnalité tactile du GamePad et c’est bien grâce à ça que la version Wii U du titre est la meilleure et la plus aboutie. Et oui car dans les versions PS3/360/PC, cette fonctionnalité tactile n’est pas présente et vous êtes obligés d’appuyer bêtement sur un seul bouton pour faire avancer celui-ci et cela dans le hasard le plus total. En tout cas il y a plusieurs façons d’ouvrir le passage à notre ami Globox : en mangeant le décor, en actionnant des manettes ou en protégeant ce dernier à l’aide d’un bouclier de bronze. Murphy peut également transformer les lums jaunes en lums violet et pour cela rien de plus simple, il suffit de passer le doigt sur ces derniers. On dirige très facilement le petit être et l’on comprend très facilement ce qu’il faut activer, détacher ou pas car oui les développeurs sont très fourbes et n’ont pas lésiné sur la difficulté. D’ailleurs on peut remercier Ubisoft de nous avoir concocté un jeu avec une difficulté hardcore mais pas frustrante pour le joueur puisque l’on peut recommencer les niveaux à l’infini. En effet, le jeu ne possède pas de système de vie ni de continue ou autres GAME OVER et c’est une bonne chose car cela ne casse pas la trame du jeu. Rien que le premier boss vous demandera bien plus de 5 essais pour en venir à bout. Après chacun possède un niveau de maîtrise différente des jeux mais même pour un bon joueur, il y a de quoi s’arracher les cheveux. Le plus dur dans le jeu reste la recherche des ptizètres qui pourrait constituer à lui seul un second jeu car il va falloir observer le niveau de fond en comble pour pouvoir les trouver. De plus pour débloquer le sixième et dernier tableau, il ne vous faudra pas moins de 400 ptizètres… pas facile, surtout lorsqu'on décide de faire le jeu sans trop les chercher. En tout le jeu compte pas moins de 700 ptizètres à sauver… nous souhaitons bonne chance au plus téméraire d’entre vous.
TABLEAU III – Une bande originale d’anthologie et des niveaux musicaux uniques
On peut affirmer sans trop se mouiller que la première fois que l’on a vu le niveau Rock Castle à l’E3 2012, tous les journalistes et joueurs qui suivaient la conférence Ubisoft était ébahie devant cette démonstration artistique de l’éditeur/développeur. Car oui, c’est bel et bien ses niveaux musicaux qui rendent le jeu unique en son genre. Le calibrage entre le son et le jeu est une prouesse magistrale. On en aurait presque des frissons tellement on a l’impression de jouer la musique du niveau par nous-mêmes. Dans tous les cas la musique présente dans le jeu en général est d’une finesse avec des thèmes épiques qui vous resteront en tête même après avoir arrêté le jeu. La tension présente dans les niveaux aquatiques tel Splinter Cell, l’excitation face à des boss dragonesques ou encore le stress d’être poursuivi par des centaines de « cafards » noirs aux yeux rouges. Bref, la musique ne cesse de nous mettre sous tension car rare sont les niveaux proposant un peu de calme. Mais là où vous allez prendre une véritable claque c’est lorsque vous découvrirez le 6e tableau (SPOIL) réunissant tous les niveaux musicaux du jeu…en version 8 bit et avec des effets tous plus déroutants les uns que les autres. Pour le coup, ceux qui n’étaient pas rassasiés en matière de difficulté le seront amplement car si vous arrivez à faire tous les niveaux d’une seule traite et sans mourir une seule fois… on vous tire notre chapeau. Et autre difficulté qui s’ajoute : lorsque vous mourrez, vous devrez recommencer du début c’est-à-dire : ramasser à nouveau tous les ptizètres, éviter tous les pièges déjà présent lors de la précédente partie et bien sûr ne pas mourir là où vous avez échoué. C’est d’ailleurs sur ce tableau que le jeu se termine… ou presque.
TABLEAU IV – Un jeu rempli de mini-jeu
Rayman Legends propose également un florilège de mini-jeux et bonus en tout genre. Tout d’abord, il faut savoir que pour débloquer des bonus il faut gratter des « tickets surprises » que l’on débloque en ramassant un certain nombre de lums dans chaque niveau. On peut alors gagner des lums, des ptizètres, des créatures ou encore des niveaux de « Back To Origins ». Décryptage de tous ces tableaux bonus :
- Challenge Apps vous permet de réaliser des défis quotidiens et hebdomadaires répartis en deux catégories : Normal et Casse-Cou. Chrono ou Distance, les challenges changent tous les jours pour vous proposer toujours plus d’adrénaline. Cette application est déjà disponible gratuitement sur l’eShop et si vous aviez déjà téléchargé celle-ci avant d’acheter le jeu, sachez que les deux comptes fusionnent.
- Back To the Origins vous fait (re)découvrir des niveaux présents dans le précédent opus sans amélioration graphique. Seul le gameplay s’est adapté au jeu et ce tableau pourrait vous rendre service car il permet de gagner des ptizètres même après une aventure bien remplie.
- Kung Foot est un mini-jeu multijoueur qui consiste – je vous le donne en mille – à marquer plus de buts que son adversaire pendant un temps imparti.
- La galerie des héros où vous pourrez passer d’un personnage à l’autre en un clin d’œil. Certains se débloquent au début du jeu et d’autres se débloquent grâce aux lums amassés au cours du jeu et cela jusqu’à obtenir 1 000 000 de lums.
- Grâce aux cartes surprises, on peut également gagner des monstres qui, chaque jour, pondront des lums qui feront augmenter votre cagnotte.
Les Plus
+ Les musiques et les niveaux musicaux d’anthologies
+ La masse de personnages jouables (+ de 20)
+ La prise de risque d’Ubisoft pour son gameplay intelligent et la difficulté du jeu
+ Les mini-jeux à foison
Les Moins
Graphismes 18/20
Avec ses graphismes dignes de la prochaine génération, Rayman se hisse au rang de l’un des jeux les plus beaux visuellement et techniquement sur la Wii U. Les arrières plans sont à vous éclater la rétine tandis que les premiers plans fourmillent de petits détails, il est clair qu’Ubisoft a voulu se racheter après un Origins dépassé par son temps.
Jouabilité 18/20
Ubisoft a pris des risques et c’est exactement ce que le joueur veut aujourd’hui et que de nombreux éditeurs/développeurs n’ont pas encore compris. En tentant de changer les codes instaurés par les autres grandes figures (Mario, Sonic…) Ubisoft remplit largement son contrat avec en prime le prix de la meilleure utilisation du GamePad de la Wii U, car oui l’éditeur est le seul dans ce monde vidéo-ludique à avoir complètement compris à quoi servait le mablette de Nintendo.
Durée de vie 18/20
Quand on voit que Nintendo fait le minimum syndical et que leur jeu estampillé Mario se vendent 20 à 30 fois plus qu’un jeu aussi grandiose que ce Rayman, il y a de quoi se suicider du côté de chez Ubisoft car pour le coup celui-ci n’a pas lésiné sur la durée de vie en nous proposant un mode Histoire de plus de 20 heures (en comptant la recherche des ptizètre) et un mode en ligne avec des niveaux différents tous les jours… Nintendo devrait s’incliner devant eux. De plus on nous rajoute des niveaux d’Origins pour le plus grand plaisir des fans de Rayman, que dire de plus…
Bande son 20/20
Autant les musiques des Schtroumpfs 2 (Ubisoft) n’étaient pas terribles, autant ici c’est d’une prouesse magistrale. Les niveaux musicaux sont d’un génie et d’une inventivité peu communes aujourd’hui et ça fait très longtemps que l’on n’avait pas vu autant d’ingéniosité à ce niveau-là. Même si on nous avait servi les musiques du jeu en 8-bits on aurait quand même applaudi au travail monstrueux de l’éditeur et nous voudrions tout simplement dire un grand bravo à Christophe Héral et toute son équipe pour le travail de cette musique absolument divine.
Scénario -/20
Murphy réveille Rayman et ses amis pour aller sauver les ptizètres qui sont maltraités par des monstres. Mais là n’est pas le point très important du jeu puisque vous allez très vite l’oublier voire ne même pas prêter attention à celui-ci.
Verdict
Merci Ubisoft pour ce jeu absolument gargantuesque et qui se démarque largement des autres jeux de plateforme qui ont l’air de proposer du contenu mais qui ne sont en fait rien à côté de votre travail. On serait tenté de mettre 20/20 à un jeu comme celui-ci mais beaucoup vous diront, nous y compris : « Le jeu parfait n’existe pas tant qu’il y a de l’évolution dans le monde vidéo-ludique ». Pour beaucoup de joueurs, ce jeu est le meilleur dans sa catégorie, voire au-delà de sa catégorie. On attend bien évidemment d’autres jeux estampillés Rayman et après ce test nous pensons qu’il est possible de répondre à la question poser tout en haut : oui, Rayman est le maître des jeux de plateforme à l’heure actuelle.