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Wii U

DuckTales Remastered

Développeur : WayForward | Éditeur : Capcom | Genre : Plates-formes
Sortie :🇪🇺 15/08/2013
Par Joy Kreg, le jeudi 22 août 2013 à 08:59

Lorsqu’en 2001 Sega sortait la Sonic Mega Collection, le véritable coup d’envoi de la généralisation du retro gaming était donné pour la génération qui avait découvert les jeux vidéo avec les consoles 8 et 16 bits. Dès lors, les compilations, rééditions et remakes se sont répandus dans nos vitrines comme la mauvaise herbe. Oui ! Comme la mauvaise herbe. Car c’est une avalanche de très vieux jeux que les éditeurs nous ont proposé à des prix exorbitants. Sans honte, plus de vingt ans après leur première exploitation commerciale et souvent sans retoucher ne serait-ce qu’un pixel, ils n’ont pas hésité à poser une belle étiquette bien dodue sur un contenu souvent bien maigre. DuckTales Remastered, paru ce 15 août 2013 est donc à ce titre suspect. Ce jeu, disponible en téléchargement sur l’eShop, doit-il donc être rangé dans la catégorie des nombreuses escroqueries ou des rares perles ?

C’est avec fébrilité que le retro gamer de plus de trente ans appuiera sur l’écran de son Wii U GamePad pour lancer le jeu fraîchement téléchargé. S’il a déjà joué à DuckTales sur NES ou GameBoy, il sait qu’un bon jeu de plateformes commencera dans quelques secondes. Et le voilà plongé de force dans un trip nostalgeek. Le logo de Capcom et sa musique, restitués tels qu’à l’époque de la Super Nintendo, lui donnent un petit frisson. Passé ce petit aparté à l’usage exclusif des vieillards susnommés, l’écran titre apparaît. La qualité du remix entre le générique du dessin animé célébrissime et le son 8 bits de la version NES en met déjà plein les oreilles et l’on se surprend à laisser l’écran titre nous montrer le panorama de tout Canardville pour l’écouter jusqu’au bout. On a même droit à l’hélicoptère du générique du dessin animé, cette fois-ci réalisé en 3D. Et c’est avec étonnement qu’il faudra de gré ou de force accueillir, dans DuckTales Remastered, un étrange mariage entre la 2D et la 3D. Un parti pris qui pourra déranger quelque joueur à la recherche de la perle graphique parfaite en 2D car il manquera parfois quelques polygones et effets nuancés de lumière qui auraient pu faire oublier la 3D et auraient permis une parfaite intégration de tous les éléments ensemble. Le petit niveau de présentation permet de se familiariser avec les commandes très simples, et une fois terminé, donne accès au bureau de Balthazar Picsou d’où l’on peut démarrer un niveau au choix, entrer dans le coffre-fort pour admirer la fortune amassée et faire un plongeon dans les pièces d’or comme « oncle Picsou » a toujours aimé le faire.

L’oncle Picsou sera bien sûr accompagné de toute la bande. Riri, Fifi, Loulou, Mamie Baba, Zaza, Gripsou, Miss Tick, Géo Trouvetou, les frère Rapetou et Flagada Jones viendront accentuer l’immersion dans l’univers du dessin animé. La refonte graphique facilite grandement cette immersion en proposant, sous les yeux ébahis du joueur, de magnifiques dessins réalisés à la main, tout aussi bien colorisés et appuyés par une animation très convaincante. Si à l’accoutumée, l’adage veut que le diable se cache dans les détails, il n’en est rien ici. Lorsque Picsou frappera un mur, il perdra une volée de plumes et ses yeux feront le flipper dans ses orbites. Le petit toupet de plumes qui pointe du postérieur de Picsou s’inclinera vers le bas dans la phase ascendante des sauts et remontera dans la phase descendante, en même temps que sa tenue prendra l’air. Il sera tout à fait savoureux de voir l’oncle Picsou porter la main à son chapeau pour ne pas le perdre en retombant. Les cordes et chaînes escaladées par Picsou se tortilleront à la montée et se retendront bien droites lorsqu’il se laissera glisser vers le bas. Ces détails et bien d’autres enrichissent beaucoup la beauté de l’expérience de jeu que DuckTales a toujours offerte. Car la grande force du titre, c’est d’offrir un gameplay unique par le rebond sur la canne du vieil oncle appelé aussi Pogo. Il est ainsi possible de rebondir à l’infini, à condition que la canne elle-même s’appuie sur la plateforme visée, car la « hit box » se réduit alors à la seule canne. Les dessinateurs de cette nouvelle version ont voulu que la canne prenne une teinte plus sombre, les anciens joueurs auront plus de difficulté à aborder les plateformes qu’auparavant puisque pendant le temps d’adaptation, Picsou atterrira au lieu de rebondir, ce qui coûtera quelques vies et un peu de patience aux joueurs.

Ce pogo confère à Picsou des aptitudes aériennes, et au jeu tout entier une originalité qui bouscule la perception très étroite que l’on peut avoir parfois des jeux de plateformes de cette époque. Et lorsque Picsou amortit le choc de la chute à la fin des sauts, l’effroi étreint le joueur de l’ancien temps qui a peut-être connu Fantasia sur la Megadrive de Sega. Plus de peur que de mal, cette belle animation ne pénalisera pas la jouabilité puisqu’elle est automatiquement annulée par une autre action comme un saut ou un déplacement. Avec DuckTales Remastered, le plaisir de retrouver un bon petit jeu de plateformes « comme avant » ne se boude pas, ne serait-ce que pour admirer la qualité des animations de Picsou lorsque le joueur le met en attente et qu’il ajuste son chapeau ou fait tourner sa canne dans sa main. Le souci du détail ne date donc pas d’hier puisque ces petites animations étaient très banales dans les jeux de plateforme à l’époque. En revanche, il y a un agrément qui n’était pas du tout banal à l’époque, le véritable dialogue vocal. Mais point de version française, il faudra se contenter des voix anglaises, moins irrésistibles que les voix extraordinaires que nous avons connues en France. Dans DuckTales Remastered, les bavardages viennent enrichir la scénarisation ultrasimple qui sert avant tout à relier les niveaux entre eux, mais ils réussissent aussi à casser le rythme de jeu par leur abondance. De plus, et c’est incompréhensible étant donné le degré de finition de ce remake, ni le bec des canards ni la gueule des chiens ne bougeront. Une pénalité qu’il sera possible d’atténuer en passant les dialogues à l’aide d’une option qui imposera tout de même de mettre le jeu en pause.

Les Plus

+ un coup de crayon digne du dessin animé
+ des animations aux petits oignons
+ la patte de l'expert qui a remixé les musiques
+ des Pogos à l'infini

Les Moins

c'est un peu court de nos jours
la crispation des Pogos manqués

Graphismes 17/20

Ils sont très beaux mais le mix 2D/3D est un peu imparfait, corrompu par un manque de polygones par endroits.

Jouabilité 17/20

La seule largeur de la canne pour le Pogo, c’est réaliste mais un peu pingre. Heureusement le Wii U Controller Pro permet une meilleure prise en main.

Durée de vie 14/20

Les habitués du soft plieront l’affaire en trois coups de cuillère à pot. Pour les novices, le challenge sera tout de même corsé.

Bande son 18/20

Les nouveaux bruitages remplacent très bien les anciens et le Pogo garde le sien, tant mieux. Les musiques dynamisent les parties, alors presqu’endiablées.

Scénario 12/20

Chaque niveau se déroule un peu comme un épisode, surtout grâce aux dialogues sous-titrés, en français.

Verdict

Certes court et non-exempt de défauts, DuckTales Remastered emporte le chanceux qui tient la manette dans un dessin animé réussi de l’univers de La Bande à Picsou par le travail très respectable sur les visuels et la bande son remarquablement remixée. Toutes ces améliorations dépassent le cadre de la simple adaptation de confort pour les jeunes générations avides de titres en HD mais renforcent bel et bien une expérience vidéo-ludique unique par son gameplay et son rythme entraînant. Finalement, DuckTales Remastered représente en 2013 la quintessence de ce que l’on peut attendre du remix d’un jeu de plateformes d’une génération très antérieure.

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 Poster un commentaire (2)
#1 Jeudi 22 Août 2013 à 14:15:58

Quel jeu grandiose. 😄

#2 Mardi 27 Août 2013 à 01:11:25

A mon avis, un bon jeu à posséder pour peu qu'on adhère aux jeux de plateformes.

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