Sorti en 2010 sur Wii, Donkey Kong Country Returns a été un gros succès commercial dans le monde avec plus de cinq millions de jeux vendus, d’après Nintendo. Cela faisait quasiment quatorze ans que la série au gorille emblématique n’était pas sortie sur console de salon (il s’agissait de Donkey Kong Country 3 : Dixie Kong’s Double Trouble) et c’est sans doute l’une des raisons qui a poussé les fans à se procurer le jeu. En 2013, trois ans après, donc, c’est sur Nintendo 3DS cette fois, que Donkey Kong s’expatrie. Portage de Donkey Kong Country Returns et ne rajoutant que dans son titre la mention « 3D », est-il indispensable aux joueurs férus de plates-formes ?
Alors que Donkey Kong et son ami Diddy Kong se reposent tranquillement dans leur jungle, la tribu des Tiki Tak décide, par ordre de leur chef, décide de voler le stock de bananes des deux singes : pour ce faire, toute la bande hypnotise les animaux qui sont chargés de piller la réserve. A partir de là, Donkey et Diddy partent à la recherche de leurs bananes volées, et c’est à vous de jouer. Ce que l’on remarque du premier coup d’œil est le style graphique propre à la série, et qui est artistiquement, bien travaillé : les différents mondes ont chacun un univers caractéristique (que ça soit la jungle, l’usine, la forêt…) comme dans tous les opus précédents, d’ailleurs. Les différences de graphismes entre la Nintendo 3DS et la Wii sont assez difficiles à voir, même si le jeu est plus terne sur la console portable. Malgré tout, l’ensemble est très coloré, bien si on peut déplorer des fois un manque de clarté à l’écran : en effet, Donkey Kong, étant assez petit sur le portage, se mélange de temps à autre avec l’environnement, ce qui gêne grandement l’appréciation de certains passages qui se révèlent, en plus, être ardus. Enfin, le jeu se voit offrir une 3D pas forcément indispensable, mais agréable à visionner : cependant, il ne faut pas l’utiliser à temps plein, au risque d’avoir de sérieuses nausées…
Si vous n’avez pas joué à l’épisode édité sur Wii, des nouveautés se sont ajoutées principalement au niveau du gameplay par rapport aux précédents jeux : désormais, si Donkey est accompagné de Diddy, il sera possible en maintenant la touche de saut, de planer quelques instants, et ce, grâce à un jet-pack installé sur les épaules du chimpanzé : ainsi, à la manière de Rayman, vous pouvez mieux appréhender les sauts. Avec ce nouvel opus, certains éléments du décor sont importants : on connaissait déjà les célèbres lianes installées sur un niveau, permettant de s’agripper et de passer un quelconque obstacle. A cela s’ajoute des hélices qui, si Donkey souffle dessus, s’élèveront, et donneront peut-être une banane ou une pièce-banane (qui est utile puisque c’est la monnaie du jeu : vous pouvez rejoindre Cranky Kong, grand-papa du héros, et échanger ces fameuses pièces contres des vies, représentées par des ballons, ou des artéfacts utilisables dans la partie), mais aussi des morceaux de terrain qui peuvent être cassables (et pouvant amener le joueur dans une salle qui lui permettra d’avoir une pièce de puzzle débloquant des bonus de jeu) de la mousse à laquelle Donkey peut s’accrocher : tous ces éléments apportent un plus au côté exploration du jeu, puisque si vous voulez finir l’aventure à 100% , il faudra collecter tous les morceaux de puzzle ainsi que les éternels K-O-N-G dispersés à chaque niveau. Chaque monde se conclue par un boss qu’il faudra battre pour accéder au monde suivant. S’il existe toujours les canons qui servent à accéder à la suite du niveau, ou encore les chariots miniers (qui sont difficiles à prendre en main…) un moyen de locomotion supplémentaire fait son apparition : le tonneau-fusée. Cet objet avance automatiquement, mais vous contrôlez sa trajectoire. Très bonne innovation, elle n’en reste pas moins l’une des principales difficultés du jeu, puisqu’à chaque phase de gameplay comprenant ce tonneau-fusée, la précision est chirurgicale : nombreux sont ceux qui lanceront leur console à travers le salon de rage. Sur ce point, le jeu plaira à ceux qui aiment rencontrer des difficultés à tour de bras puisque le niveau de difficulté est tout de même assez élevé. Pour les autres, si vous échouez trop de fois, il y a la possibilité d’utiliser Super Kong, qui fera le niveau à votre place, mais vous serez dans l’incapacité de récupérer le moindre objet.
Du côté des nouveautés apportées par rapport au jeu sorti initialement sur Wii, il n’y a pas grand-chose à signaler. L’ajout d’un monde supplémentaire venant s’additionner aux huit originaux est appréciable car la durée de vie est légèrement plus importante : avec cela, on a le sentiment de jouer à une mise à jour de la version Wii, mais ce n’est pas un problème, bien au contraire. Le multijoueur est également de la partie, mais il faudra deux cartouches pour y jouer, et une bonne dose de patience : déjà qu’en solo, le jeu n’est pas toujours simple, le fait de voir deux personnages sur un petit écran renforce encore un peu la confusion par moments. Autre nouveauté avec la possibilité au début du jeu, de choisir entre la difficulté proposée dans l’épisode sorti sur console de salon, ou une difficulté plus faible : il s’agit tout simplement d’avoir non pas deux, mais trois cœurs de vie par personnage (vous pouvez vous faire toucher deux fois de plus) mais également d’avoir des ballons verts qui vous sauvent lors d’une chute « mortelle ». Enfin, le jeu profite réellement de la 3D de profondeur, notamment lorsque deux tableaux se superposent.
Les Plus
+ Un neuvième monde, pas très original mais rallongeant le plaisir de jouer
+ Les points de position, bien placés, permettant de ne pas recommencer tout le niveau
+ Une difficulté bien dosée malgré quelques niveaux vraiment très durs
Les Moins
– La précision exagérée au possible avec les tonneaux-fusées
– Un niveau sous l’eau aurait été le bienvenu
– 17 000 blocs si vous voulez télécharger le jeu, soit plus de 2GB, c’est beaucoup…
Graphismes 16/20
Le passage du jeu de la Wii à la Nintendo 3DS passe quasiment inaperçu : nous n’irions pas jusqu’à dire que le jeu est aussi beau que l’original, mais c’est presque le cas. Cependant, il arrive que Donkey Kong se confonde avec le décor, et on le perd de vue, ce qui est assez désagréable.
Jouabilité 16/20
Bien que parfaitement maniable, Donkey a des fois du mal à retomber où on voudrait vraiment. De plus, les séquences en tonneaux-fusées sont de véritables moments de torture.
Durée de vie 17/20
Une dizaine d’heures vous suffiront à finir le jeu, ou du moins, l’aventure principale. Si vous comptez obtenir tous les KONG et les morceaux de puzzles, éclatés partout, et que vous devrez chercher longuement pour certains, la durée de vie deviendra très très longue !
Bande son 18/20
Les musiques de la série sont remis au goût du jour pour les inconditionnels de la série. Aucun grésillement n’est à signaler, et même si on peut fustiger le manque de punch de la Nintendo 3DS au niveau des haut-parleurs, la musique ressort très bien. Enfin, soulignons que la bande originale est disponible dans les Bonus du jeu, eux-mêmes déblocables en trouvant les pièces de puzzle.
Scénario -/20
Un vol de bananes chez les Kong pourrait être comparé à un vol de bijouterie dans notre monde : on comprend donc la réaction spontanée de nos deux héros… Mais peut-on parler de scénario ?
Verdict
S’inscrivant dans la lignée classique des Donkey Kong Country, ce portage de Donkey Kong Country Returns n’offre en réalité pas grand-chose de plus, si ce n’est véritablement l’apport d’un monde nouveau. Pour ceux qui le possèdent déjà sur Wii, l’intérêt de se le procurer est pour ainsi dire, nul ; cependant, les autres trouveront là un moyen de passer du bon temps sur un jeu de qualité, donnant de temps en temps du fil à retordre à l’utilisateur… Parfois même un peu trop.