Le 19 février 2014, les jouets de construction les plus populaires au monde faisaient une incursion très remarquée au cinéma dans le film tout aussi apprécié LEGO : La Grande Aventure. Notre époque peut être caractérisée par des sorties de jeux LEGO en cascade. C'est logiquement que ce film se voit adapté en jeu vidéo, le jeu vidéo du film du jeu de construction, donc. LEGO : Marvel Super Heroes et LEGO : le hobbit encadrent ce jeu, les sorties étant serrées dans le calendrier. Voyons si LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu contient les éléments qui pourraient vous faire préférer cet opus aux autres titres de la même franchise.
Ouvrier du bâtiment sur son chantier, Emmet est au travail lorsqu'il chute dans un trou et trouve ainsi La Pièce de Résistance. Cette découverte lui vaut de rencontrer Cool Tag, héroïne des mondes LEGO. Elle va lui révéler que les mondes LEGO sont en danger de disparition et que selon elle, Emmet est le héros de la prophétie du Spécial, le Maître-Constructeur qui mettra les mondes LEGO à l'abri de l’annihilation promise par le maléfique Président Business. Mais Emmet n'est pas Maître Constructeur comme le sont Cool Tag ou Vitruvius. L'aventure commence donc très mal. Mais comme dit le proverbe : c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Les péripéties seront nombreuses pour nos héros, pour la foule de héros. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'idée développée dans Les Simpson Le Jeu (Wii) a été surexploitée dans ce LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu Vidéo car ce sont 96 personnages qui seront jouables. Ils ont tous leurs capacités très personnelles et pour certains uniques. Emmet peut détruire les murets en ciment et réparer les objets en panne ou cassés. Batman peut évidemment faire usage de son grappin et joue le rôle de lien scénaristique d'une zone à l'autre grâce à son vaisseau. Vitruvius et Cool Tag sont tous deux Maîtres-Constructeurs et peuvent, à ce titre, construire de nouveaux objets LEGO à partir des pièces tombées lors de la destruction de certains éléments de décor. Autre personnage important, Uni Kitty, une étrange projection du célèbre Nyan Cat dans le monde des LEGO, a le pouvoir de manipuler les pièces arc-en-ciel. Tout cela est très mignon mais les briques dorées et les briques arc-en-ciel semblent avoir été mises là pour gonfler artificiellement le besoin de personnages pour une variation de jouabilité finalement minime. Les personnages féminins, Uni Kitty comprise, présentent au moins l'avantage de sauter plus haut que leurs camarades masculins.
La variété prolifique de personnages a pour conséquence une spécialisation extrême. Cela se traduit dans les niveaux par l'obligation pour le joueur de recruter de nouveaux personnages contre espèces sonnantes et trébuchantes. La monnaie sera obtenue par la destruction des éléments de décor. Dans LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu Vidéo, tous les décors sont en LEGO et une grande partie de ces décors est destructible et finalement fournit des petites pièces de monnaie LEGO. La destruction de ces éléments de décor occupera donc beaucoup les joueurs puisque le recrutement des personnages n'est pas bon marché. L'originalité et la griffe LEGO s'expriment dans l'utilisation des environnements détruits par les Maître-Constructeurs. Un tas de LEGO issu d'un décor détruit pourra ainsi être recyclé, par exemple en pont ou en pièce mécanique d'un rouage. La construction guidée amusera le jeune public. Dans cette phase, la plupart des pièces s'empilent automatiquement pour former un objet mais à un moment, l'animation s'arrête pour demander au joueur de sélectionner la bonne pièce parmi d'autres pour continuer la construction. La précision et la rapidité feront gagner plus de monnaie à la fin de la construction. Si le gameplay est varié, les situations, elles, le sont moins. Le jeu s'organise comme une succession de salles et on a vite l'impression d'être dans un tunnel. En ceci le jeu s'écarte complètement de la tendance de ces dernières années qui veut qu'un jeu d'aventure soit inclus dans un monde ouvert. De plus, les personnages se déplacent systématiquement en sautillant sur la gauche et la droite. Ce mouvement est censé imiter le mouvement qu'un enfant donnerait aux personnages mais nos amis les développeurs devront se dire à l'avenir que ce mouvement est exagéré et donc très agaçant. De plus, même un enfant ne passe tout son temps de jeu à manipuler les LEGO de la sorte, car aucun enfant n'a envie de se casser les poignets.
Cette démarche louable mais finalement peu réaliste ne gâche pour autant pas le jeu tout entier. La variété des décors et des situations rencontrés dans le jeu rend l'expérience agréable. L'humour que l'on connaît à la série LEGO revient également. Ces deux caractéristiques sont récurrentes dans la série mais il est en revanche regrettable de traverser le jeu avec autant de facilité, une autre caractéristique récurrente malheureusement. Dans LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu Vidéo, le joueur éprouve plus de difficultés à trouver son chemin dans un décor parfois surchargé et brouillon que dans des actions qui auraient pu être conçues plus techniques et pêchues. Les sauts sont toujours aussi aléatoires dès lors que le joueur souhaitera se déplacer en profondeur. L'échec viendra souvent du fait qu'il est souvent impossible de savoir où atterrira votre petit LEGO. Ces errances de jouabilité ne s'accordent guère avec la facilité et la charte graphique voulues pour plaire au plus jeune public. Le sentiment d'un travail bâclé pourrait bien envahir l'esprit de nos chères têtes blondes lorsque le volume sonore de la musique et des dialogues connaîtra des sursauts spectaculaires. Il eût été préférable que le spectacle arrivât par des graphismes éblouissants. Car sans être laid, le jeu n'est pas très beau. Les effets de lumière sont très minimalistes et les espaces sont très vides si on exclut les décors. Point d'effet de particule, point de poussière, de brouillard, d'ombre portée. Pourtant le coup de peinture sur le moteur graphique rapproche ce LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu Vidéo des standards de la génération Xbox 360 / PS3, ce qui marque un progrès non négligeable. La mise en scène s'en ressent d'ailleurs puisque de belles scènes d'action font leur apparition dans ce titre comme une course poursuite en vue de face, très dynamique. Des efforts ont donc été déployés pour mieux rythmer ce titre que d'autres de la même série.
Les Plus
+ amusant et accessible ...
+ ... pour les jeunes joueurs
+ il y a des super-héros
Les Moins
– une jouabilité aproximative
– encore des constructions qui résistent aux chocs
Graphismes 14/20
Agréables sans être vraiment beaux. De plus, on trouvera des animations saccadées dans les vidéos. Difficilement acceptable sur une console dotée de quatre fois plus de mémoire vive qu’une PS3 ou une Xbox 360.
Jouabilité 13/20
Le level design rattrape bien les problèmes de game design. C'est agréable mais plein de défauts. Étrange.
Durée de vie 14/20
Le challenge est un petit peu plus relevé si l'on veut tout faire à 100%. Mais c'est globalement facile.
Bande son 13/20
Les musiques ne sont pas inspirées et les sursauts sont désagréables en outre.
Scénario 14/20
Tiré d'un bon film, il est aisé de l'aimer en jeu. Mais le jeu n'est pas un film et le tempo n'est pas le même.
Verdict
En dépit de ses défauts, LEGO : La Grande Aventure : Le Jeu divertira les grands et satisfera les petits. La malice des personnages, la colorisation des décors, l'esprit de collection d'artefacts et objets divers qui transpire des jeux d'aventure de ces quinze dernières années, et le level design triomphent aisément des défauts de finition. Pour autant, l'expérience pourrait bien tourner à la perte de temps pour les plus exigeants des amateurs d'aventure/plate-forme. Mais un jeu imparfait et très inoffensif, mignon et facile n'est-il pas tout désigné pour nos jeunes joueuses et joueurs ?