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Wii U

Hyrule Warriors

Développeur : Koei Tecmo Games | Éditeur : Nintendo | Genre : RPG/Beat Them Up
Sortie :🇪🇺 19/09/2014🇺🇸 26/09/2014🇯🇵 14/08/2014 | Multijoueur : 2 joueurs en local
Par Joy Kreg, le mercredi 17 décembre 2014 à 02:11

Koei-Tecmo est une entreprise japonaise de développement et d'édition de jeux vidéo mondialement connue pour des titres phares comme Samurai Warriors, Dynasty Warriors, Ninja Gaiden et Dead Or Alive. Les développeurs de la Team Ninja, un des studios de Koei-Tecmo, ont spontanément proposé à Nintendo de passer la série The Legend Of Zelda au prisme du game design de la série Dynasty Warriors. Eiji Aonuma, créateur de jeux vidéo et surtout des jeux Zelda depuis l'époque de la Nintendo 64, conquis par l'idée, a validé le projet et s'est par la suite investi dans la partie artistique de ce « cross over », ce qui a eu pour effet de rendre le titre encore plus alléchant. Que peut-il ressortir de la rencontre entre les rois de la castagne et un des créateurs de la série la plus épique et poétique de l'histoire du jeu vidéo ?

Les guerriers de la destinée d'Hyrule

Heureux les possesseurs de Wii qui ont eu le bon sens de se procurer Metroid : Other M, ils savent déjà de quoi la Team Ninja est capable quand Nintendo lui confie une de ses licences. Pour Hyrule Warriors, ce même studio de développement affiche à nouveau et ostensiblement son désir d'action nerveuse et offre au public de Nintendo un gameplay très explosif. Les coups s’enchaînent vite et les combos peuvent être à tout moment raccourcis ou conclus par un coup spécial qui déclenchera des super-attaques diverses allant du coup ciblé à la dévastation totale sur une grande zone. On peut regretter néanmoins que dans le feu de l'action il soit parfois difficile de choisir le coup spécial qui va être déclenché tant le foisonnement d'ennemis et les tourbillonnements du personnage contrôlé n'aident pas à repérer où en est le combo. Toutefois, avec de l'entraînement les erreurs se raréfient, la puissance s'accompagne de maîtrise et le jeu devient extrêmement efficace dans son rôle de défouloir. S'il est aisé de passer ses nerfs sur Hyrule Warriors, il ne faut surtout pas s'imaginer qu'il s'agit d'un jeu trop simple et sans ambition ludique, les joueurs qui se figurent pourvoir taper à l'aveugle pendant quinze heures déchanteront rapidement. Les niveaux de ce Beat Them Up sont très scénarisés. Les objectifs se succèdent à un rythme certain et la mise en danger permanente des soldats d'élite de vos forces vous empêchera de vous reposer dans les forteresses récemment conquises car il faudra les secourir. Exigeant voire éprouvant pour les nerfs dans les niveaux de difficulté les plus élevés, le combat se prépare cependant via les menus parcourus avant les missions. On y trouve la « badgerie », une arborescence d'améliorations pour chaque personnage qu'il faudra remplir en dépensant des items ramassés dans les niveaux. L’apothicaire vous vend ses potions, le ferrailleur transfère une capacité spéciale d'une arme à l'autre, le centre d'entraînement permet d'investir des rubis dans la montée en niveau des personnages. C'est tout.

À travers le monocle d'une vérité peu flatteuse

Et c'est bien peu. Le joueur devra se passer d'un point de connexion central où il trouverait tout cela dans des boutiques. Résumer ces actions de préparation en une navigation dans un menu au design épuré envoie d'emblée au joueur un signal plutôt négatif quant à la qualité de la mise en forme du titre. Il sera difficile par la suite de se départir de la mauvaise impression laissée par ce menu mais aussi par le premier trailer du 18 décembre 2013. L'écran titre est aussi moche que les textures dans la plupart des niveaux. Au palmarès de la laideur et de la faiblesse graphique, la forêt de Firone occupe une bonne position. Mais c'est presque tout le jeu qui pâtit de cette médiocrité visuelle. Il manque des polygones, les zooms sur les textures sont une torture pour les yeux, les effets de lumière et de particules ne relèvent que rarement le niveau. Il est difficile de s'imaginer que Hyrule Warriors est sorti sur la même console que Mario Kart 8 et Bayonetta 2. Ce cauchemar graphique est pourtant le révélateur des immenses qualités du jeu car, passé ce constat navrant, l'envie de continuer à jouer se révèle, le plaisir arrive enfin. Avec un scénario stupide, usé jusqu'à la corne, sans queue ni tête, la Team Ninja ne se moque pas des fans de la série mais, au contraire, assume la seule ambition d'un furieux « fan service » dans l'empilement de prétextes douteux qui construisent une histoire de portails temporels permettant de faire intervenir des personnages issus d'anciens jeux de la série The Legend Of Zelda. A grands renforts de toute la symbolique chérie par les fans de Zelda, Hyrule Warriors racole, flatte, mais dans le respect des œuvres originelles. L'implication d'Eiji Aonuma dans le développement ne fait aucun doute. On retrouve avec plaisir les cœurs, flacons, épées, la magie, le grappin, l’arc, les bombes, les Skultulas d’or, Ganondorf et sa soif de pouvoir, Link et Zelda se dressant contre sa tyrannie. Le joueur baigne dans l'ambiance « heroic fantasy » si particulière de la série Zelda et ce n'est qu'un début.

Hyrule War(rior)s : le pouvoir de la (Tri)Force

Pour donner toujours plus de plaisir à un public déjà conquis, Hyrule Warriors offre la possibilité de jouer avec un panel de personnages célèbres et jusqu’alors non-jouables. En plus de Link qui lui a toujours été jouable, on retrouvera avec plaisir Impa, Zelda, Sheik, Darunia, Ruto, Machaon, Midona, Fay, Xanto, Ganondorf et d’autres. Les personnages ont fait l’objet du plus grand soin tant dans le character design que les mouvements en passant par les colorisations et les expressions des visages. L’effort consenti pour faire coller les caractéristiques, les coups et les attitudes de chaque protagoniste avec l’image que chacun d’eux avait dans son jeu d’origine démontre un profond respect des œuvres originelles. De nouveaux personnages font leur apparition dans Hyrule Warriors avec essentiellement deux figures féminines incarnées par Cya et Lana, l’une maléfique et l’autre non. Mais tous ces personnages, nouveaux comme anciens, sont avant tout là pour taper sur la tête des ennemis qui avanceront sans relâche et en grand nombre. Qu’il est jouissif de commander si aisément la dévastation des troupes adverses. Darunia excelle dans ce sport. Le tableau s’embellit encore un peu avec les musiques qui sont d’une grande qualité. Le remix de chaque thème, qu’il soit pop ou rock, intensifie l’action et immerge la communauté des joueurs dans le monde de Hyrule. Les heureux possesseurs d’une Wii U et d’un exemplaire de Hyrule Warriors pourront partager leur belle expérience avec la personne de leur choix car, une fois n’est pas coutume, l’écran du Wii U GamePad sert à un second joueur. Cette option permettra de recevoir un coup de pouce salvateur d’un ami aux talents forcément plus développés que ceux de l’IA, parfois débile, parfois efficace, en tout cas peu fiable, en conservant le confort du jeu en plein écran. Hyrule Warriors utilise aussi le Off-TV, pour pouvoir s’isoler, en toute tranquillité.

Les Plus

+ du bourre-pif bien sauvage
+ la bande-son du tonnerre
+ le multi sur Wii U GamePad

Les Moins

la carte graphique peu sollicitée
une histoire à dormir debout

Graphismes 13/20

Du niveau de la génération précédente. La Wii U vaut mieux que ça, de loin, et l’a déjà prouvé.

Jouabilité 16/20

Des échecs dans une action parfois confuse. D’autres manipulations auraient permis une plus grande maîtrise des commandes.

Durée de vie 15/20

Le mode « légende » est court. Le mode aventure est long. L’inverse eût été préférable.

Bande son 17/20

Très convaincante, les bruitages sont excellents et les musiques entraînantes.

Scénario 11/20

Il n’est ici que l’alibi pour rassembler des personnages et un enfant aurait pu l’écrire. Un peu plus de sérieux aurait rendu le jeu un peu plus légendaire.

Verdict

Devant un jeu à la réalisation aussi déséquilibrée, on peut s’indigner car un effort sur le scénario et les graphismes aurait donné à ce jeu une toute autre dimension. Mais devant un si bon défouloir maquillé en jeu de la série The Legend Of Zelda, on peut se réjouir car mis à part ces deux défauts, Hyrule Warriors vaut vraiment le coup, son prix et les heures que des centaines de milliers de joueurs passent déjà dessus. La Team Ninja présente là un très bon cross over. Les mises à jour récentes ont permis l’intégration d’Epona, de l’aérouage comme arme pour Link ainsi que l’utilisation des Amiibo qui donnent des matériaux parfois rares pour jusqu’à cinq présentations d’Amiibo différents par jour. Le jeu est animé et mis à jour par Koei-Tecmo et s’améliore. Hyrule Warriors peut venir enrichir la collection de jeux Wii U de bien des joueurs, il a été conçu et réussi pour le plus grand nombre. Il ne décevra que peu de joueurs.

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