Sortie plusieurs mois après les autres (PS4, XboxOne, PC), la version Switch de Doom Eternal s’est fait attendre et désirée. Panic Button, le studio américain, s’occupe une nouvelle fois du portage après avoir réussi, avec succès, ceux des jeux Doom et Wolfeinstein 2 : The new Colossus en 2018 notamment. Voyons comment ils se sont débrouillés pour celui-ci !
L’entreprise texane Panic Button, spécialisée dans les portages, commence à prendre du galon depuis qu’ils ont réussi la prouesse d’adapter les versions de Doom et Wolfeinstein 2 : The New Colossus sur Switch, malgré la difficulté que cela doit représenter de porter de tels titres sur le matériel plus modeste de la console de Nintendo.
On peut également citer Rocket League et Wolfeinstein: Youngblood à leur tableau de chasse ! Et tout ça en moins de trois ans !
Comme leurs confrères de Saber Interactive (The Witcher 3, Vampyr), les développeurs de Panic Button connaissent parfaitement le hardware de la Switch. En utilisant mille et une astuces de programmation, ces studios arrivent à faire tourner des jeux techniquement évolués sur une machine pas du tout faite pour cela à la base.
On passera sur le débat l’utilité de faire ces portages, qui s’adressent effectivement en priorité aux joueurs ne possédant que la Switch, ou ceux qui veulent une expérience nomade de ces portages.
Revenons sur Doom Eternal. La venue du « papa » des FPS (doom like) est toujours très attendue. La licence ne ressort pas tous les ans, car id Software (le studio qui a créé Doom) prend le temps de peaufiner son jeu dans les moindres détails afin de rendre l’expérience la plus ludique possible.
Depuis 1993, la licence a beaucoup évolué malgré le peu de jeux sortis. 12 ans séparent Doom 3 et le Reboot de Doom sorti sur PS4, PC, Xbox One en 2016. Doom Eternal n’est finalement que le 6ᵉ opus de la franchise.
Concernant le reboot de Doom en 2016, sorti en 2017 sur Switch, c’est une franche réussie tant sur le plan graphique, que sur le plan du gameplay. Bonne nouvelle, Doom Eternal, la suite, est du même calibre avec certains points qui ont été améliorés.
Commençons déjà par le sujet qui divise, à savoir la réalisation. Si les graphismes font débat, c’est qu’on les compare systématiquement avec les versions PS4, PC et XboxOne, alors qu’il faudrait plutôt les comparer avec les graphismes d’autres jeux Switch. En effet ce n’est plus un secret pour personne que la console hybride de Nintendo possède un hardware plus « faible » que ses concurrents, et que pour cette dernière, il est difficile, voire impossible, d’avoir des jeux dits AAA.
Difficile certes, mais faisable, on l’a vu avec les portages de l’opus précédent de Doom ou de The Witcher 3. Mais le rêve a un prix, le jeu passe de 47 Go à 18 Go pour rentrer dans une cartouche Switch.
Inévitablement cela entraîne un jeu moins riche, que ce soit dans la résolution ou dans les détails des textures, le titre apparaît plus « flou ». Si le jeu sur Switch est globalement moins beau et moins ample que ses équivalents sur les autres supports, il n’en reste pas moins un titre très réussi visuellement sur la machine de Nintendo, voire l’un des meilleurs.
On conseille toutefois de jouer sur l’écran de la console, au lieu d’afficher l’image sur une grande télévision où les défauts d’affichages seront amplifiés. En termes de données chiffrées, la résolution tourne autour de 30 images par seconde pour un affichage à 720p.
Les développeurs ont tout entrepris pour garder le jeu fluide de bout en bout, c’est un peu l’ADN de Doom. Le titre se veut nerveux, l’action est sans temps mort (ou presque). Pour synthétiser on peut dire que graphiquement Doom Eternal sur Switch ne peut pas rivaliser avec les versions déjà sorties, mais que l’expérience visuelle est relativement impressionnante si on reste dans le cadre de la Switch.
Par rapport au Reboot de Doom sorti en 2017, la réalisation dans son ensemble est similaire, mais gagne énormément en variété. En effet, le précédent titre était bien réalisé mais assez monotone. Doom Eternal permet de se plonger dans des environnements plaisants et détaillés.
D’ailleurs les développeurs ont également amélioré un autre point négatif du reboot de Doom, à savoir le scénario. Le script reste simple, mais l’histoire est très agréable à suivre, cette dernière vous fera voyager dans différents lieux, à la rencontre de différents peuples. Tout cela crée une sorte de micro-cosmos aux termes bien spécifiques, qui peut vous paraître difficile à retenir si vous êtes un néophyte de la série. Cependant le cardex, consultable à tout moment, vous permet de vous remémorer les noms et appellations des ennemis, lieux, et moments historiques dans le jeu.
Saluons également la bande-son de Mick Gordon qui fait mouche encore une fois. Même si le style musical est assez particulier (tendance hard rock, électro), l’ambiance sonore sert parfaitement l’action et colle très bien à l’atmosphère pesante et angoissante de Doom Eternal.
Venons-en maintenant au gameplay. Comme dans le précédent Doom, l’opus Eternal nous plonge dans une frénésie d’action et de violence presque sans temps mort, à laquelle s’ajoutent des pièges mais aussi des énigmes, ainsi que beaucoup d’exploration.
Certes le principe de Doom Eternal est relativement minimaliste, on avance dans les niveaux en tuant le maximum de monstres et en passant outre quelques embûches, mais le jeu vous demandera quand même une dose de réflexion, afin de cibler les bons ennemis avec les bonnes armes par exemple, ainsi qu’une dose d’attention puisque le danger peut venir de partout.
Nous avons particulièrement aimé les « glory kills », c’est-à-dire le fait d’achever son adversaire lorsque celui-ci commence à faiblir (il va clignoter en bleu ou orange).
Ces mises à mort sont très importantes, elles permettent de regagner de la vie et vous donne un petit bonus éphémère de vitesse, très utile dans les phases de « plateformes ». En effet votre soldat devra par moment être polyvalent dans ses déplacements : saut, double saut, escalades, et utilisation de grappins.
Le bestiaire est relativement fourni, les boss très spectaculaires. Les armes sont aussi présentes en nombre, chacune ou presque a une double fonction. Petit bémol, la tronçonneuse (un classique de Doom) est assez frustrante à utiliser, car son autonomie est très réduite, et que vous passerez votre temps à chercher des jerricans d’essence dans les niveaux pour pouvoir l’alimenter.
Ne comptez pas non plus sur le corps à corps pour vous aider lorsque vous n’avez plus de munitions, c’est clairement inefficace.
Concernant le gameplay propre à la Switch, les Joy-Con montrent vite leur limite dans un jeu comme Doom Eternal. Peu précis et pas adaptés au FPS, il vaut mieux s’équiper du Pro Controller qui donnera plus de sensation et de précision.
En termes de contenu, le solo vous prendra entre 15 et 25 heures de jeu selon votre envie de tout récupérer et tout compléter (défis en arènes). Le niveau de difficulté le plus élevé (le master level) est une véritable épreuve pour les amateurs de challenge.
Reste la possibilité aux joueurs de s’adonner au multijoueur un peu particulier. En effet ici il ne s’agit pas de match à mort en équipe ou de chacun pour soi, un seul mode de jeu appelé Battle Mode est disponible.
C’est un peu le jeu du chat et de la souris. Le titre propose de l’affrontement asymétrique en 2 contre 1. Un joueur endosse ici le rôle du Doom Slayer, quand deux autres qui l’affronteront incarneront des démons massifs, sélectionnés parmi 5 possibilités.
Chaque camp possède ses avantages et ses inconvénients. Le match se joue en 3 manches gagnantes.
Même si ce mode multijoueur offre un bon complément de jeu très prenant et ludique, il semble un peu léger sur le long terme.
Les Plus
+ Graphismes variés comparés au précédent opus
+ Un vrai scénario
+ Ambiance sonore et visuelle
Les Moins
– Multijoueur limité
Graphismes 15/20
Une réalisation plus faible que sur les autres supports, mais très convaincante pour un jeu Switch. Le titre conserve toute sa nervosité et sa fluidité.
Jouabilité 14/20
Les Joy-Con ne sont pas vraiment adaptés pour les FPS. La manette pro semble une nouvelle fois indispensable pour profiter du gameplay rapide et parfois varié de Doom Eternal.
Durée de vie 14/20
Assez long pour un FPS. Le multijoueur est un mode bien pensé mais qui est assez limité.
Bande son 16/20
Même si on n’adhère pas forcément au style musical, on ne peut que reconnaître que l’habillage sonore s’incorpore parfaitement à l’ambiance globale du soft.
Scénario 14/20
Un effort a été fait pour produire un script cohérent et attractif.
Verdict
Doom Eternal est un très bon FPS sur Switch, peu fournie en ce style de jeu. Le titre est encore meilleur et plus abouti que le reboot de Doom sorti en 2017. Encore une fois, et malgré la difficulté, le portage de Panic Button est une franche réussite.