À l'occasion du Paris Games Week, nous avons pu poser nos mains, Megamagus et moi-même, sur ce qui est très probablement l'un des jeux indépendants les plus attendus de l'année, le fameux Fast Racing NEO de Shin'en. Voici donc aujourd'hui un petit double aperçu de ce jeu de course futuriste à mi-chemin entre les séries F-Zero et WipEout, faisant suite à FAST Racing League, sorti en 2011 sur le Wii Ware.
I) L'avis de Fry
Un gameplay simple et efficace
Après avoir passé l'étape nécessaire de la sélection de notre véhicule parmi un assez large choix de petits bolides possédant chacun leurs caractéristiques propres, le jeu s'ouvre à nous. Première constatation, les mécaniques sont tout ce qu'il y a de plus simple : on accélère avec un bouton, on freine avec un autre, les gachettes ZL et ZR permettent de mieux négocier les virages. En bref, la prise en main de notre véhicule se fait sans le moindre soucis et nous voilà propulsés en un rien de temps à plus de 400km à l'heure. Autre bon point que l'on remarque tout de suite, le jeu reste fluide en toutes circonstances et parvient à nous proposer une très bonne sensation de vitesse.
Dans le détail, diverses subtilités nous sont proposées. Premièrement, sur la piste se trouvent deux types de zones de « turbo », chacune d'une couleur (bleu ou orange), utilisables en fonction de la couleur de notre véhicule. Il est alors nécessaire, à l'aide du bouton L, de modifier la couleur du turbo de notre véhicule et de passer du bleu à l'orange en fonction de la couleur de la zone turbo se trouvant devant nous. Une mécanique qui permet, vous l'aurez compris, d'utiliser les zones de turbo bleues ou orange en passant le turbo de votre véhicule d'une couleur à l'autre et en faisant bien attention car la moindre erreur est égale à un ralentissement brusque nous exposant au risque de rapidement perdre des places dans la course.
Deuxièmement, sur la piste se trouve tout un tas d'orbes qu'il nous faudra collecter pour remplir une barre de boost, boost que l'on pourra ensuite activer à tout moment pendant la course.
Visuellement riche et plaisant pour nos oreilles
Seconde constatation, le level design est riche. S'il n'est pas sans nous rappeler la série F-Zero, ce qui nous est proposé par Shin'en nous fera traverser des pistes plus variées les unes que les autres. Du circuit prenant place dans un milieu désertique à la grande ville futuriste en passant par la piste enneigée et glissante ou encore par la traversée de ce qui nous semblait être un port maritime, nous ne sommes pas déçus. Les circuits sont tout sauf répétitifs et beaux peu importe l'environnement. Ils sont en outre très bien modélisés de manière générale, dotés d'un certain soucis du détail et tout à fait cohérents graphiquement. S'il est quand même important de noter que le jeu souffre un peu d'aliasing, il reste plaisant d'admirer ses décors que l'on traverse à toute vitesse. Preuve que même avec très peu de moyens (Shin'en reste un petit studio) il est possible de faire des choses belles à regarder sur la console de Nintendo.
Côté son, si le bruit ambiant du salon ne nous permettait pas de profiter pleinement de la musique et des bruitages du jeu, nous avons quand même pu apercevoir une bande son de plutôt bonne qualité dans un style électro collant très bien à l'ambiance futuriste.
En conclusion, si le jeu n'est pas sans défaut, il semble remplir les promesses faites par son développeur, celles d'un jeu fluide, rapide et graphiquement beau. S'il ne devrait pas avoir de mal à se faire une place de choix dans le genre assez sous-représenté de la course futuriste, il reste à savoir si le jeu sera en mesure de contenter tous ces fans de F-Zero qui attendent désespérément un nouvel opus de la licence depuis une décennie déjà. En tout cas, loin de la copier, FAST Racing Neo parvient, à l'aide de ses mécaniques et de son univers propre, à se démarquer de la fameuse licence de Nintendo. Et il démontre de plus, sans aucune ambiguïté, le potentiel certain des allemands de Shin'en.
II) L'avis de Megamagus :
Il est attendu par tous les fans de la licence F-Zero, qui n’en peuvent plus d’attendre les nouvelles aventures du Capitaine Falcon, Fast Racing Neo débarquera (normalement) en fin d’année sur Wii U et nous avons pu fuser sur les 4 premières courses du jeu qui, on peut vous l’assurer, décoiffe sec.
Le 200cc peut aller se ranger
Après avoir sélectionné notre véhicule parmi un large panel présent dans la démo et avoir validé notre volonté de jouer à l’une des deux coupes disponibles, nous sommes plongés dans… un temps de chargement. Heureusement, celui-ci étant de courte durée, un lens flare vient nous écarquiller les pupilles pour laisser place à un décor des plus splendides.
La caméra tournant autour du circuit, on peut alors contempler la végétation abondante que nous présente ce premier circuit. Puis, la camera finissant son travelling, je place mon pouce sur le bouton A afin de me préparer au démarrage de la course se déroulant en deux tours seulement… il n'y aura pas de droit à l'erreur !
Voyant mes concurrents mettre le feu à leurs réservoirs, je m'attelle à mon bouton pour tenter un démarrage canon. Manque de bol, de rapidité et de maîtrise du véhicule, je me morfonds à observer les autres véhicules prendre le large tandis que je repasse la première en deux temps trois mouvements.
8ème : c’est la position que m’a offert mon calage de début de course avec pour mission de remonter tous les autres concurrents jusqu'à la première place tant convoitée. 100, puis 200, puis 300, j'atteins finalement ma vitesse de pointe à hauteur des 400km/h grâce à laquelle j’ai pu grappiller 2 précieuses places vers la victoire.
6ème : je vois apparaître une piste orange qui me permettra sûrement d’augmenter mon niveau de turbo. Je m’engage alors sur celle-ci et j’augmente mon turbo d’un bon quart. Mais juste après une autre zone surgit de nulle part mais cette fois-ci de couleur bleue, je dois donc mettre mon accumulateur de turbo de la même couleur grâce au bouton L. Turbo récolté et une nouvelle place de gagner. J’ai accumulé tout le Turbo que je pouvais récolter et je me rapproche encore une fois d’une place vers la victoire après que mon concurrent se soit écrasé contre un rocher.
5ème : la route est sectionnée devant moi et se poursuit en contre bas. Il y a 4 portions de route suspendues avec des zones de boost de couleurs différentes à chaque fois. Je loupe le premier, je n’avais pas changé la couleur de mon accumulateur de turbo, ma vitesse est réduite de moitié et je suis partiellement paralysé. Heureusement je ne perds pas de place mais le pilote derrière moi me talonne sévèrement.
Fin du premier tour : je décide d’utiliser le turbo que j'ai accumulé pour remonter de deux places et ainsi m’assurer le podium.
3eme : je ne prends pas de risque et j’emprunte le même chemin que lors du premier tour. Virage à gauche très serré, virage à droite tranquille, je prends toutes les zones turbo et je réussis à dépasser celui qui était devant moi.
2eme : le second tour est sur le point de se terminer, la pole position est juste devant moi et il reste encore les portions de route suspendues à traverser. Je tente le tout pour le tout, j’active mon turbo dans cette zone atteignant les 500km/h et j’arrive à dépasser mon concurrent en volant au-dessus de lui.
1ère position : il reste une dernière ligne droite, je n’ai plus de turbo et je croise les doigts pour que mon adversaire de derrière n’en ait plus également. 200m, 100m, je vois que mon concurrent de derrière a activé ce qui lui reste de turbo, je pousse le bouton A jusqu'à ses derniers retranchements. Nous arrivons en même temps sur la ligne d’arrivée… mais la photo finish a révélé que l’avant de mon véhicule était le premier à avoir atteint la ligne.
Victoire, une course qui m’a mis à bout de souffle avec une vitesse ahurissante, des décors splendides et des concurrents qui n’ont pas lâché l’affaire face à moi. Je ressors fier de cette course et de cette victoire !
La richesse du background
Les décors étaient splendides : la végétation fournie, les montagnes donnant l’impression d’être une fourmi, les lens flare qui éblouissent réellement, les reflets sur la route et surtout le détail qui tue tout : les cailloux au bord de la piste super bien modélisés. Seul point noir : l’aliasing abondant sur la piste et les paysages… mais bon le jeu étant tellement rapide, le moteur n’arrive pas à tout gérer en même temps et on espère que le rendu final sera lisse comme une peau de bébé.
La musique quant à elle est clairement inspirée de l’univers de Wipeout avec son style electro puissant qui doit réveiller tout ton quartier si tu le mets sur un home cinéma.
Dans la démo, nous avons également pu tester un circuit très (trop) glissant sur de la neige, un circuit sur une base située en pleine mer (la plus belle techniquement) et un circuit dans une ville de nuit qui, manquant un peu de détails, nous a un peu mis sur notre faim.
Le Gamepad quant à lui ne servait qu’à afficher la même chose que sur la télé, dommage même si on a espoir d’avoir autre chose une fois le développement terminé.
Pour conclure, Fast Racing Neo est clairement le F-Zero que Nintendo ne veut pas nous pondre malgré les sollicitations des aficionados. On notera aussi qu’il fait beaucoup penser à la série Wipeout… oui vous savez cette licence qui s'est vendue comme des petits pains et qui a mis une claque à tout le monde sur PS1 mais que Sony a jugé bon d’enterrer sous son tas de PSVita invendues. Bref, je divague légèrement...
Si le jeu reprend les codes employés dans la démo, les fans seront plus que comblés et si le jeu rencontre un assez bon succès, cela présagera du meilleur pour l’avenir de Shin’en, petit studio allemand à l’énorme potentiel.
Conclusion générale
En définitive, nous avons trouvé ce FAST Racing Neo plutôt prometteur et nous attendons de toute évidence sa version finale de pied ferme. Une attente qui ne devrait plus être très longue puisque le jeu est toujours prévu pour la fin 2015.