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Divers

Le système PEGI et la Paris Games Week

Par Fry, le mercredi 5 novembre 2014 à 09:59

L'édition 2014 du salon Paris Games Week a été une nouvelle occasion pour l'organisation de tenter de mettre en avant le fameux PEGI, le système de classification européen des jeux. En effet, au sein de la partie junior du salon, dédiée aux enfants de 6 à 12 ans, on pouvait retrouver un micro stand consacré à PEGI ainsi qu'à PédaGoJeux, un collectif qui travaille sur la sensibilisation des parents face aux pratiques et termes propres à l'industrie vidéoludique. Un micro stand animé par des personnes désireuses d'informer au mieux les parents et qui nous rappellent qu'un trop grand nombre d'entre eux est encore très mal renseigné aussi bien sur les pratiques de jeux que sur les signalétiques comme le PEGI.
Il convient aujourd'hui d'admettre que le système PEGI est l'affaire de tous, il revient à tous les acteurs de l'industrie d'y sensibiliser les consommateurs, qu'il s'agisse de la presse spécialisée, des revendeurs ou des éditeurs de jeux. Et pourtant, certains éditeurs sans scrupules n'ont que faire de ce système, mais ça nous le verrons plus tard, commençons plus tôt par les fondements du système.

Le sytème PEGI a été lancé en 2003 par l'ISFE (Interactive Software Federation of Europe) et a pris la relève des systèmes nationaux mis en place auparavant. Il est utilisé à travers presque toute l'europe (la principale exception étant l'Allemagne qui continue à utiliser son propre système, l'USK), en Israël et parfois même au Québec (en complètement du système nord américain, l'ESRB). Il contient une classification par âge (3 ans, 7 ans, 12 ans, 16 ans et 18 ans) ainsi que des pictogrammes renseignant sur le contenu du jeu (violence, langage grossier, drogues, peur, sexe, jeux de hasard, discrimination et jeu en ligne). Cette classification n'a cependant qu'un caractère informatif, il faut bien comprendre qu'il ne s'agit en aucun cas d'une quelconque interdiction et que si certains revendeurs font attention à ce qu'ils vendent et à qui ils le vendent, la très large majorité n'iront pas s'inquiéter du fait qu'ils ont vendu un jeu classé PEGI 18 à un enfant de 10 ans.
Cette classification s'adresse en premier lieu aux parents, elle vise à les informer sur le contenu que contient le jeu et à les accompagner dans le choix des jeux aux quels ils vont laisser leurs enfants jouer. Ainsi, si vous êtes parents, il est très fortement conseillé de faire attention aux pictogrammes présents sur les boites de jeux utilisés par vos enfants, que ce soit ceux de l'âge ou du contenu, ils sont là pour vous. Il convient cependant de bien comprendre ce que représente la classification par âge. S'il ne s'agit pas d'une interdiction réelle il faut bien avoir à l'esprit qu'il ne s'agit pas non plus d'une indication sur la tranche d'âge exacte que doit avoir le joueur pour jouer au jeu. La classification par âge indique que l'on considère que le jeu ne contient rien de choquant pour une personne de l'âge concerné, par exemple, un jeu PEGI 12 n'est pas un jeu destiné aux personnes de 12 à 16 ans mais un jeu qui est jouable par tous à partir de 12 ans (et jusqu'à n'importe quel âge). Croyez le ou non mais trop de parents s'imaginent qu'acheter un jeu PEGI 3 à leurs enfants de 14 ans pourrait les vexer et qu'il conviendrait de leur acheter un « jeu de leur âge », or ce n'est pas ça l'objet du système PEGI. Un jeu comme Forza Horizon 2 sur Xbox One est d'ailleurs classifié PEGI 3 et il ne vise pourtant pas un public particulièrement jeune. Retenez donc bien qu'acheter un jeu PEGI 7 à votre enfant de 16 ans ne le froissera pas sur la base de cet unique critère. Informez vous donc bien avant l'achat, vous pouvez même avoir recours à l'incroyable technique de la discussion qui vous permettra vous et vos enfants de communiquer, en général ils connaissent déjà très bien la classification PEGI et pourront vous permettre de mieux comprendre le jeu vidéo, si vous faites bien sûr attention à rester vigilant.
Cette classification présentée comme bénéficiant du large appui des éditeurs de jeux est pourtant trop souvent ignorée par ces derniers dans les salons publics comme le Paris Games Week. En effet, alors que l'organisation semble vouloir sensibiliser au PEGI, les éditeurs de jeux comme Activision ou Ubisoft ne se préoccupent pas de savoir si les visiteurs de leur stand qui viennent pour tester le nouvel opus de Call of Duty ou d'Assasin's Creed ont bien 18 ans. Cette attitude a d'autant plus le don de m'irriter quand je me souviens du strict contrôle des cartes d'identités qui était effectué pour pouvoir tester Zombi U sur le stand Nintendo lors de l'édition 2012.
Il est très malheureux que les plus gros éditeurs mondiaux méprisent autant et publiquement les systèmes de classification qui s'efforcent de sensibiliser le public aux pratiques vidéoludique. Dans le cas précis de Call of Duty, dire que respecter le PEGI à l'entrée du stand priverait Activision de la majorité de ses visiteurs serait une critique trop facile....ah oui non j'ai rien dit, le stand serait réellement peu rempli si des contrôle de l'âge étaient effectués, mais au moins ça éviterait aux autres d'avoir à faire 5h de queue pour tester un jeu devant sortir la semaine qui suit....
On peut aussi déplorer certaines situations très étranges qui ont conduit Hyrule Warriors, classé PEGI 12, à se retrouver sur le stand junior consacré aux 6-12 ans alors même qu'il était présent dans la zone « Pegi 18 » du stand Nintendo aux cotés de Bayonneta 2.
Comme quoi, dans pas mal de cas, le PEGI, on en a clairement rien à foutre. Ça valait bien la peine d'y consacrer un stand tiens...

En bref, la Paris Games Week est chaque année l'occasion de nous rappeler qu'il est toujours nécessaire d'informer le grand public sur ce genre de choses que ce public méconnaît et qui lui sont pourtant adressés, le premier à en souffrir étant le PEGI sur lequel il revient aux acteurs de l'industrie de communiquer, de sensibiliser et ce de manière régulière, à condition bien sûr que ces acteurs y accorde une importance réelle ce qui est bien moins sûr.

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